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tab - L'orchestre National du Capitole invite les étudiants à une répétition publique

le 18 novembre 2011

à 20h
à la Halle aux Grains
Place Dupuy
Métro François Verdier

Venez retirer votre place au bureau de tab - espace culturel à partir de mardi à 17h

Au programme
BARTÓK - Le Prince de Bois, op. 13, Sz. 60 (30' environ)
SCHOENBERG - La Nuit transfigurée (28'environ)
Bruno Mantovani / direction
Thomas Niklos /
récitant

LePrince de bois, suite d'orchestre op.13
Ce ballet en un acte fut écrit entre 1914-1916, sur un livret de Bela Balazs (le librettiste du Château de Barbe-bleue). Le livret fut jugé bizarre et pessimiste et l'œuvre écrite pour le ballet n'eut pas grand succès. Bartok en a tiré une suite de concert dont l'équilibre est meilleur et qui reste la plus jouée.
L'argument est issu d'un conte traditionnel ; il met en scène un prince et une princesse qui vivent chacun dans son château ; un ruisseau et une forêt les séparent, mais le prince est tombé amoureux de la princesse au premier regard ; celle-ci est gardée par une fée qui veut empêcher le prince de la rejoindre ; elle met sur sa route des obstacles insurmontables : la forêt s'oppose à son passage, puis le ruisseau enfle et menace de l'engloutir. Désespéré, il fabrique un prince en enveloppant de son manteau un bâton, y place sa couronne et même ses cheveux qu'il coupe... La princesse descend voir l'étrange objet auquel la fée a donné vie ; elle danse avec lui au grand désespoir du prince qui s'effondre. Le prenant en pitié, la fée transforme toute la nature pour lui faire retrouver sa beauté tandis que le prince de bois, tout désarticulé, redevient un pantin ; etla princesse aperçoit enfin le prince...
L'œuvre s'ouvre dans un climat très poétique par un Prélude pianissimo de basses et de timbales symbolisant la rumeur d'une forêt ; suit une Danse de la princesse où la clarinette joue un motif ironique avec un contrepoint des flûtes et pizzicati de cordes. La Danse des arbres, page impressionniste qui fait songer à Debussy, culmine dans un tutti puissant avant de s'estomper dans des notes perlées de harpes. L'évocation du prince de bois, dans un rythme heurté et mécanique est proche d'un tableau du Petrouchka de Stravinski. La Danse du ruisseau, précédée d'un court motifaux bois, harpes et célesta, traduit la montée des eaux en un violent agitato orchestral. La Danse de la princesse avec le prince de bois, rythmique et saccadée, est riche en timbres et en percussions. Le Postlude reprend la même tonalité qu'au début, mais son climat est de paix et de bonheur ; il s'exprime par des tenues de bois et de cordes, des arpèges de harpes et s'éteint progressivement.

Béla BARTOK - 1881-1945
Pianiste et compositeur au talent précoce, Béla Bartok étudie la composition à l'Académie musicale de Budapest. Il se lie avec Zoltan Kodaly et découvre avec lui Debussy ; ensemble ils entreprennent des recherches sur les musiques traditionnelles de leur pays. Concertiste et professeur, Bartok s'affirme aussi comme compositeur :l e Château de Barbe-Bleue, des sonates pour le piano, des concertos, le Mandarin merveilleux. Ses six quatuors, la Sonate pour deux pianos et percussion et la Musique pour cordes, percussion et célesta soulignent son évolution vers un langage audacieux, concentré, et toujours d'une grande richesse sonore. Durement éprouvé par la montée des totalitarismes et la seconde guerre mondiale, il décide en 1940 de partir pour les Etats-Unis. Malgré le soutien de l'Association des compositeurs américains, il ne rencontre pas de succès réel et meurt cinq ans plus tard, laissant inachevé son Concerto pour alto.


VerklärteNacht (« La Nuit transfigurée »), version pour orchestre à cordes.

Composée en 1899, La Nuit transfigurée  est à l'origine pour sextuor à cordes. C'est dans cette version qu'elle est créée à Vienne le 18 mars 1902 par le Quatuor Rosé et deux instrumentistes de l'Orchestre Philharmonique.
Elle prend appui sur un poème de Dehmel, auteur mystique, très à la mode à cette époque. Le poème est un dialogue entre un homme amoureux d'une femme qui lui avoue être enceinte d'un autre ; la « transfiguration »intervient à la fin quand l'homme accepte l'enfant et pardonne à la femme. La musique commente l'évolution des sentiments qu'expriment les protagonistes.
Deux êtres vont à travers le bosquet froid et dénudé,
la lune accompagne leur marche, ils la regardent.
La voix d'une femme dit :
"Je porte un enfant, et il n'est pas de toi,
je suis dans le péché en étant à tes côtés.
J'ai commis envers moi-même une faute grave.
Je ne croyais plus en
un bonheur et désirais ardemment un sens à ma vie,
les joies et les devoirs de la maternité;
alors j'ai eu l'audace
de me donner en frissonnant à un étranger
et m'en suis de surcroît bénie.
Voila qu'à présent la vie s'est vengée :
voilà qu'à présent c'est toi, ô toi, que j'ai rencontré".
La voix d'un homme dit :
"Que l'enfant que tu as conçu
ne soit pas un fardeau pour ton âme.
0, vois de quelle clarté brille l'univers!
Tout alentour une splendeur répand son éclat.
Tu flottes avec moi sur la froide mer
et pourtant une chaleur singulière passe en vibrant
toi en moi,de moi en toi.
Elle transfigurera l'enfant étranger,
tu le mettras pour moi, par moi au monde;
tu as fait pénétrer en moi la splendeur,
de moi tu as fait un enfant".
Il enlace ses lourdes hanches,
leurs haleines se rejoignent dans un baiser.
Deux êtres vont à travers la Sainte nuit baignée de clarté.

Après une lente introduction, apparaît le thème principal dont l'expression dramatique s'intensifie au moment de l'aveu de la femme ; une transition suggère l'attente de la réponse de l'homme, puis le thème de l'introduction revient, plus martelé ; un bruissement de cordes en sourdine précède la réponse de l'homme qui est un thème de l'amour triomphant ;suit alors un long duo qui s'achève avec le retour du thème principal« transfiguré » en majeur ; une longue coda conclut cet hymne à la nature et à la rédemption par l'amour.
Bien que proche encore de Wagner et de Brahms, La Nuit transfigurée propose aussi des recherches originales de sonorités ; son intense expression dramatique en a fait une des œuvres les plus populaires de Schoenberg, particulièrement dans la version qu'il en fit en 1917 (révisée en 1943) pour orchestre à cordes.

Arnold  SCHOENBERG - 1874-1951
Né à Vienne, Arnold Schoenberg fut à la fois compositeur,pédagogue et théoricien de la musique. Il est considéré comme le chef de file de« l'Ecole de Vienne » et révolutionne le monde musical avec ses disciples Alban Berg et Anton Webern ; ce mouvement dodécaphoniste ousériel va marquer durablement tout le XXè siècle.
Musicien autodidacte, ses premières œuvres appartiennent encore au post-romantisme finissant et sont marquées par Brahms et Wagner, La Nuit transfigurée, Pelléas et Mélisande. Avec son deuxième Quatuor à cordes et Cinq pièces pour orchestre, sa musique se place sous le signe de l'atonalité ; en 1912 son Pierrot lunaire marque la naissance du sprechgesang, le chant parlé, et provoque un scandale qui lui offre une reconnaissance au-delà des frontières de l'Autriche et de l'Allemagne. Pendant la décennie suivante, il écrit beaucoup mais ne publie pas : il met aupoint sa méthode de composition basée sur la série de douze sons.
Titulaire en1925 d'une classe de composition à Berlin, il doit la quitter en 1933 à l'arrivée de Hitler. Réfugié aux Etats-Unis, il s'installe en Californie où il finira ses jours.
De sa période « américaine », on retient surtout son Concerto pour violon, un Quatrième quatuor à cordes et le Concerto pour piano.

En partenariat avec le festival « Novelum » dans le cadre« d'Orchestres en fête »  
Mis à jour le 12 juillet 2012