D' Alain Platel
Les Ballets C de la B

Alain Platel est de retour au TNT avec une nouvelle création qui trouve son point de départ dans la musique et l'époque de Mahler. Sensible à la situation des plus démunis, le directeur des Ballets C de la B prépare une fois encore, en collaboration avec la plasticienne Berlinde De Bruyckere, une œuvre dont on ne sortira pas indemne.

Depuis la création des Ballets C de la B en 1984, Alain Platel a imposé sa propre vision de la scène dans la vaste géographie du spectacle vivant. Pour l'orthopédagogue qu'il a été, l'observation du monde passe par un regard engagé dans la réalité. Ce chorégraphe a su rester à l'écoute des souffrances des oubliés, de ceux qui (sur)vivent même lorsqu'ils n'ont plus rien, et en faire une œuvre qui touche aujourd'hui les publics du monde entier.
Conçues comme des opéras, ses pièces mettent toujours en relief un espace musical important où l'on retrouve les plus grands compositeurs soumis à un traitement très revigorant. Pour cette nouvelle production, il part à la rencontre de Mahler amicalement conseillé par Gérard Mortier, aujourd'hui décédé, qui l'a encouragé à écouter cette musique peu familière à ses oreilles. Comme à son habitude, Platel prendra la musique de Mahler comme prétexte à évoquer une société en mutation, ici l'Europe de la fin du XIXe siècle, le drame annoncé des deux Guerres Mondiales et les chaos à venir. Sans chercher à établir des parallèles avec l'actualité, il soulignera sa conviction que l'art et les artistes annoncent souvent les convulsions d'une époque. Dans les nombreuses collaborations dont il compte s'entourer, la direction musicale sera confiée au compositeur Steven Prengels fidèle depuis Gardenia qui se laissera également inspirer par les traditions polyphoniques des chanteurs congolais Boule Mpanya et Russel Tshiebua. Hildegard De Vuyst opèrera à la dramaturgie tandis que la plasticienne Berlinde De Bruyckere rejoindra l'équipe et les neuf danseurs. Celle-ci s'est rendue célèbre par ses dépouilles de corps et d'animaux sculptées dans la cire. À ce matériau tendre et délicatement coloré, presque vivant, répond la brutalité des corps en souffrance, souvent atrophiés et saisis par la mort, créant une forte émotion chez tous les spectateurs de son œuvre. On retrouve en cela ce qui a toujours surpris chez Platel, cette manière d'exprimer la dureté du monde avec une incroyable douceur.
Annie Bozzini

Du 2 au 4 février au TNT
Places à tarifs réduits pour les étudiants et le personnel d'UT Capitole à consulter sur l'intranet.
ATTENTION : fermeture de la billetterie 3 jours avant la date du spectacle !
En cas du réglement de plusieurs spectacles, prévoyez un chèque par spectacle. Chaque chèque est encaissé deux jours avant la première date de représentation du spectacle.
Idem pour les réglements en liquide, nous vous serions infiniment reconnaissant si vous pouviez faire l'appoint, pour chaque spectacle.