• Vie de l'établissement,

Présentation du projet par l'agence Grafton : un monde sans limite

Le bâtiment que nous avons conçu aspire et expire. Il aspire pour former un noyau et un cœur. Il expire pour rejoindre les espaces de la cité. Le bâtiment se contracte pour occuper la « percée » dans la vielle enceinte, et se détend pour permettre à la ville, par sa présence, d'insuffler la vie au bâtiment.

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Les éléments de Toulouse

Nous considérons Toulouse comme une ville de ponts, de quais et de murs d’enceinte, de rampes, de promenades, de contreforts en brique, de tours en pierre et en brique, de portails et de cours, d’intérieurs et de cloîtres baignés d’une mystérieuse fraicheur. L’étendue des méandres de la Garonne donne le grand horizon, l'impression du lien avec le paysage lointain. Creusé par l'homme et bordé d'arbres, le canal rectiligne scinde la ville et forme des espaces cadrés, axés, linéaires. Historiquement et intellectuellement, les universités sont l’âme vitale de Toulouse. Nous avons composé avec les éléments réinterprétés de Toulouse : les contreforts, les murs d’enceinte, les rampes, les intérieurs mystérieux et frais, les cloîtres et les cours.

Le nouveau bâtiment de TSE s’inspire de l’espace publique de St Pierre des Cuisines et clôt la vue depuis cette place. Les façades en brique de l’église St Pierre des Cuisines jouent avec les deux superbes platanes à proximité, pour former la clôture est de ce nouvel espace urbain.

A ce point de la ville, les conditions sont uniques. Le puissant axe linéaire du canal se modifie pour devenir une courbe douce alors qu'il rejoint la majestueuse Garonne par un jeu d’écluses en pierre de taille. Nous avons constaté que la vielle rampe incurvée du canal n'attend que d’être redécouverte. Le nouveau bâtiment incorpore dans sa composition la muraille historique. Les livraisons se font par le nord. L’accès permanent 24h/24 se fait depuis un nouveau « pont » donnant sur l’esplanade, qui s’en trouve renforcée. Le nouveau bâtiment occupe une position charnière entre campus et murailles de la ville, à la confluence de deux cours d’eau, naturel et artificiel, calme et vif, pensif et dynamique. Ce point particulier tire sa force des longues perspectives sur le territoire lointain, alors que son entourage immédiat ancre le nouveau bâtiment dans les plaisirs de la matérialité, d’un caractère affirmé et d’un lieu privilégié.

La percée dans l'enceinte de la ville historique est vue comme une opportunité, celle de voir les frontières non comme des limites mais comme des "seuils" à franchir, à maintenir. Le nouveau bȃtiment TSE est située à cet endroit-clé : à la percée du mur, au coude du canal, à la confluence de la Garonne. Ce lieu est un pivot autant pour l'Université que pour la ville. Les rapports en ce point de la ville sont uniques. Le puissant axe linéaire du canal se modifie pour devenir une courbe douce. C’est alors qu’il rejoint la majestueuse Garonne par un jeu d’écluses en pierre de taille.

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Des instants significatifs
La géométrie du bâtiment provient de la superposition du flux est/ouest de la vie universitaire et de l’axe nord/sud de la vielle muraille. Six contreforts définissent la limite extérieure du bâtiment.Ils forment la structure principale et contiennent les escaliers extérieurs, utilisés pour le plaisir autant que pour l’évacuation du bâtiment.

Le périmètre change constamment pour répondre aux conditions environnantes.
Le bâtiment s’entrouvre pour former des vues cadrées sur des points clés de la silhouette de la ville.

L’entrée principale dirige le visiteur directement au cœur du bâtiment. Cet espace est une avant-cour, fermée la nuit, avec une vue du ciel cadrée par le cloître suspendu. Les puissants piliers centraux du Couvent des Jacobins sont réinterprétés dans la structure colonnaire de la cage d'ascenseur. Le “salon” et l’auditorium animent le hall d’entrée. La première année de doctorat occupe le rez-de-chaussée bas avec un foyer en double-hauteur accessible depuis le hall d’entrée. Des terrasses en cascade, jointes par des escaliers extérieurs et des écrans de brique, profitent de vues panoramiques sur le canal, la rivière et la ville. Ces terrasses accueillent la vie sociale émanant des salles de séminaires et des aires de réception. Ponctuant l’enceinte du bâtiment, elles l’ouvrent sur la ville et mettent en scène, sur toute la hauteur, la viepublique ‘intellectuelle’ de l’école.

Le plaisir de la rencontre, les échanges et la conversation sont encouragés en proposant des « instants significatifs ».

Ce sont de véritables lieux à l’intérieur du bâtiment, chorégraphiés avec soin comme des espaces collectifs. Ils mettent en relation l’intérieur du bâtiment avec l’extérieur, en cadrant différentes vues de la ville. Chaque étage a été conçu pour contenir des espaces communs spécifiques, où les échanges intellectuels sont encouragés.

En tant qu’architectes, notre intention est d’offrir un bâtiment tel un « vaisseau », dans lequel l’architecture joue un rôle actif. Bien sûr, le travail des chercheurs sera mené dans des espaces calmes et sereins. En même temps, ce nouveau bâtiment offre l’opportunité d'inventer une nouvelle conglomération d’espaces – une communauté d’érudits, contemporaine et futuriste.


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Lumière, ombre et pénombre
Pour offrir des lieus de recherche et d’enseignement agréables à vivre, nous avons conçu le bâtiment stratégiquement : les bureaux individuels trouvent place dans des « barrettes » de 10,8m de profondeur, permettant l’apport naturel d’air, de lumière et de ventilation dans chaque bureau. Chaque barrette est conçue selon son orientation particulière et reçoit un traitement de façade spécifique pour protéger les pièces qu’elle abrite. Or, cette méthode s’applique aussi à d’autres échelles. Les pièces particulières - les salles de séminaires et leurs terrasses par exemple – sont placées de manière stratégique : symbolique, elles ouvrent le périmètre du bâtiment sur la ville et les espaces publics ; d’autre part, et pour des questions environnementales, il est intéressant de placer leurs grands volumes peu perforés en façade sud. Tel un « mur épais », elles contrôlent la lumière, l’ombre et la pénombre.