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Installation photographique d'Axel Arno

du 11 septembre 2015 au 31 décembre 2016

Amphi Valade
Site Arsenal de l'UT Capitole

Axel Arno, artiste prolifique, investit les murs de l'amphi éphémère construit sur le parking de l'Arsenal.

"L'essence du bien est à chercher dans l'usage conscient de nos représentations" écrit Épictète. C'est bien là le cœur du problème pour l'artiste contemporain. Que me disent les images qui m'entourent, sont-elles piégées ou au contraire des fenêtres ouvertes sur le monde ? Chaque fois que je saisis une image, j’espère qu'elle pourra témoigner de cette idée qui m'anime que chacun a une part de ciel en lui. Je parcours les panoramas urbains avec le souci quotidien que nos regards nous portent au-delà des codes médiatiques. Il faut commencer par apprendre à nos enfants, à nos amis, le sens des images. Elles peuvent être le miel de la vie ou le poison des jours et faire en sort que chacun puisse y décrypter les pièges du pouvoir et des pensées dominantes. On peut regarder les murs de sa ville comme on écoute un concert, avec l'attention aux autres et la volonté de parcourir un panorama plus harmonieux.
Axel Arno

Photo
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" Si familière, si banale qu’on en oublie son être indispensable. Si commune qu’on ignore les sciences et technologies qu’il fallut développer pour que la lumière électrique devienne cet élément du quotidien qui outrepasse le cycle du jour et de la nuit. Sa présence n’est véritablement perçue que dans la privation. Et pourtant, elle tient de la prouesse, du miracle qui a encore le don d’émerveiller lorsqu’à la tombée du jour les villes s’embrasent, les monuments s’illuminent. Magie, féérie du spectacle : de l’indifférence on est passé à l’éblouissement marqué par l’hyperbole langagière. Villes du monde entier, villes nocturnes chinoises en particulier qu’Axel Arno a arpentées en compagnie de son Leica, villes où la lumière mercantile submerge les rues et le regard d’une débauche fluorescente pour attirer et vendre le plaisir et la futilité.
Mais l’œil du photographe passe au-delà des séductions. Sur les lentilles et les miroirs de l’objectif, en se réfractant, en se réfléchissant, les corps lumineux se dépouillent de leur trivialité. La représentation du réel se délite jusqu’à l’abstraction pure. L’instantanéité du cliché et son mode de saisie ôtent toute existence à l’anecdotique pour ne livrer à la réception que ce qui serait une trame dans un rayonnement coloré. Recherche du flou, effets stroboscopiques, de polarisation, traînées lumineuses, halos, réflexion, démultiplication de faits luminescents, saturation…, tous les processus d’une distorsion de la perception sont donnés à voir. Les choix techniques de cadrage, ouverture, vitesse, focale, sensibilité… subliment des phénomènes optiques que l’œil se contente de voir.
Portée à une dimension essentielle, cette vision se transcende en une révélation poétique : les traces laissées par la fuite de la lumière découvrent l’absolu d’un réel dont les modalités désincarnées constituent la substance de la beauté. Le regard est emporté par ce flamboiement multicolore qui n’a d’égal que l’infinie variété des teintes. La matière immobilisée par la photographie est pourtant animée d’une vibration qui ne doit pas seulement aux signes de décomposition du mouvement : alors que l’instant suspendu fige dans la permanence la subtilité des variations auxquelles les jeux de lumière donnent cours, un imperceptible frémissement se laisse percevoir, émanant de l’intériorité dévoilée de ces images immatérielles. L’émotion esthétique naît de l’expérience singulière d’un arrachement à tout repère, à toute matérialité : le spectateur est enveloppé dans ces fulgurances de couleurs exacerbées, dans ce qu’il perçoit comme la nature secrète d’une réalité païenne.
Dans une maîtrise totale du résultat recherché, Axel Arno étudie le décalage des formes et la recomposition des couleurs pour faire surgir de leur conjonction une lumière spirituelle qui déborde la banalité du sujet de départ. On ne peut que se prendre à souhaiter que son œuvre trouve un jour son parachèvement dans la réalisation de vitraux qui porteraient à sa pleine mesure et magnifieraient ce travail sur la lumière."
Brigitte Quilhot-Gesseaume (août 2015)
à propos de Lux Fugit, exposition d'Axel Arno - Canopé / Galerie Ingres

Découvrez l'oeuvre et le parcours d'Axel Arno sur le site axelarno.com
Mis à jour le 15 septembre 2015