La fable
Au grand dam de presque toute la famille, Orgon, un riche bourgeois honnête homme, introduit dans sa demeure un homme qu'il a distingué pour toutes ses marques ostentatoires de la dévotion. Dans la place, ce saint homme se conduit en "directeur de conscience", en tyrannique redresseur de torts. Excepté Orgon et sa mère, Mme Pernelle, le cercle familial et domestique soupçonne "cet homme de bien" d'être un scélérat bien éloigné des choses du ciel dont il ne cesse pourtant de faire cas. Totalement séduit par Tartuffe, Orgon veut lui donner en mariage sa fille Marianne pourtant promise à l'homme qu'elle aime, Valère. Pour tenter de dissuader Tartuffe d'accepter cette union, Elmire, la femme d'Orgon rencontre Tartuffe qui lui déclare sans ambages qu'il l'a désire, elle. Poussant plus avant, il l'invite à partager une passion charnelle qu'il aura soin de rendre discrète. Quand Damis, le fils d'Orgon, rapporte à son père cette scène dont il a été le témoin, non seulement Orgon n'en veut rien croire mais il enjoint Tartuffe et sa femme de se fréquenter ! Mieux encore : persuadé que tous se liguent contre le saint homme qui les dérange et voulant affirmer sa volonté, il fait donation de tout son bien à Tartuffe, déshéritant ainsi son propre fils. La situation prenant de telles proportions, forte de l'influence dont elle jouit auprès de Tartuffe, Elmire propose de provoquer une rencontre entre Tartuffe et elle, entretien auquel son époux dissimulé sous une table assistera. Tout d'abord réticent devant l'entreprise et n'y croyant pas, Orgon finit par accepter. Lors du rendez-vous, Tartuffe auquel Elmire fait de larges ouvertures, se laisse emporter par sa passion pour elle et ce faisant dévoile sa véritable personnalité et ses réelles intentions. Pour Orgon, c'est une révélation ! Derrière le parfait dévot se cachait une âme noire. Orgon entend mettre un terme à la présence de Tartuffe dans sa demeure, mais le scélérat fait valoir les droits que lui confère la donation qui lui a été faite. Orgon et les siens sont pris au piège. Un huissier leur signifie qu'ils doivent partir. C'est à ce moment qu'intervient un exempt qui, au nom du prince éclairé, dénonce la fourberie de Tartuffe et restitue Orgon dans ses droits. Le "faux dévot " qui n'en est pas à son premier coup est arrêté, la famille rassurée et pacifiée, l'union de Marianne et Valère envisagée, et le prince remercié et loué pour sa sagesse.
La Comédie d'Epidaure
L'objectif de La Comédie d'Epidaure est de produire, selon les termes de Jean VILAR, des oeuvres "belles grandes et généreuses", d'où le spectateur doit sortir embelli et confiant en son humanité. Pour cela, elle veille à garder un esprit d'ouvertureet de sincérité, ouvrant ses activités à des personnes (professionnelles ou non) habitées par le désir d'affirmer, à travers le théâtre, le caractère inaliénable et irremplaçable de l'humanité de l'homme, dans sa grandeur et ses limites.

A la rencontre du Tartuffe le mardi 25 octobre à 18h30, salle des thèses
Molière est loin d'avoir fini de faire parler de lui ! Venez échanger avec les comédiens de La Comédie d'Epidaure et son metteur en scène, Philippe Suel, autour de la pièce Le Tartuffe : son objet, l'éclairage de Molière sur des enjeux toujours d'actualité et les pistes de résolution proposées par l'auteur.
Au coeur du questionnement : La mise en scène de la parole et des discours à des fins de manipulation et de prise de pouvoir.