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Exposition de peintures et œuvre générative de Charles Giulioli

du 4 septembre 2017 au 28 octobre 2017

Arsenal
Bibliothèque universitaire

L'exposition résentera une vingtaine de peintures sur toile et une œuvre numérique en vidéoprojection, "Mots Libres".

Né en 1954, ingénieur de l'Ecole Centrale, Charles Giulioli quitte le CNRS en 1979 pour se consacrer entièrement à la peinture.
De 1983 à 1990, il réside aux Etats-Unis et expose principalement à New-York et en Californie.
De retour en France en 1991, il s’installe dans la région toulousaine, et expose régulièrement.
De 2000 à 2010, il anime un séminaire à SUPAERO sur le thème "Art et Mathématiques".
Dès 2003, il s’intéresse aux nouvelles technologies numériques et crée un programme de création aléatoire, "L’œuvre Sans Fin". Cette œuvre, en constante évolution, se présente à la fois sous la forme de tirages digitaux, d'installations multimédias interactives et d’œuvres génératives.
Parallèlement, il continue à créer des peintures sur toile. Il réalise aussi des fresques murales, commandes privées et publiques.
Deux de ses œuvres ont été acquises par le Centre National Georges Pompidou à Paris.

L’exposition à la Bibliothèque Universitaire de l’Arsenal présentera une vingtaine de peintures sur toile et une œuvre numérique en vidéoprojection, "Mots Libres". Cette œuvre trouve une place singulière au sein de la bibliothèque car il s’agit d’un programme numérique de production aléatoire de mots, qui fonctionnera pendant toute la durée de l’exposition.

Photo
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Mots Libres
, œuvre numérique générative


Comment naissent les idées ?
Ici, c’est le hasard pur qui est à l’œuvre. Des lettres tirées au sort s’affichent, et lorsqu’un mot de la langue française est reconnu, il est mis en évidence. L’œuvre n’est pas un enregistrement vidéo, mais se crée en direct.
Le propos n’est pas de créer une œuvre littéraire comme le faisaient les adeptes de l’OuLiPo, mais simplement d’observer le surgissement des mots au hasard. C’est le fonctionnement de l’esprit qui m’intéresse. Quel est cet étrange mélange de détermination et de contingence ? Comment les idées et les images s’enchaînent-t-elles sans fin dans notre esprit ? Point d’inconscient ici ; s’il s’agit d’écriture, elle est vraiment automatique. A la différence des Surréalistes et des psychanalystes, mon hypothèse est celle du hasard pur.
Ce hasard, j’en perçois chaque jour la présence universelle. Il se mêle constamment à ce qui est déterminé ou voulu, et rend le futur imprévisible. Et s’il perturbe nos plans, il nous rend aussi impatients de connaître la suite de l’histoire… Le hasard s’exprime dans le temps qui passe. Mes recherches en art numérique n’ont d’autre propos que d’en observer le mécanisme.

Pourquoi numérique ?
L’ordinateur a la capacité de produire du hasard de façon simple et permet de créer des images en mouvement. L’informatique est particulièrement adaptée à la mise en scène du temps qui passe. Dans une œuvre générative, il se passe réellement quelque chose, sous nos yeux. Ce n’est pas l’image arrêtée qui constitue l’œuvre, mais son évolution dans le temps.

La "matière" numérique
Les œuvres numériques gardent un caractère "virtuel". On peut regretter de ne plus trouver la trace émouvante de la main de l’artiste. Ce qui peut surprendre, c’est que la création ne se situe plus dans l’image visible elle-même mais en amont de l’image, dans le programme qui produit ces images. Pourtant, la pratique numérique n’est pas si différente des autres formes d’art : l’art naît toujours de la confrontation de l’idée avec la matière. "L’art doit naître du matériau" écrit Jean Dubuffet. La matière est rétive, elle questionne et remet en cause l’idée immatérielle de l’artiste. L’art numérique aussi a son propre matériau : c’est le matériel informatique et l’écriture du code. Comme le sculpteur ou le peintre, l’artiste numérique rencontre des limites et trouve petit à petit la manière qui lui correspond. Il doit donner forme à son intuition dans le cadre fini de l’écran numérique et avec les moyens de son habileté à concevoir et développer du code. Et le chemin est parfois long et tortueux de l’idée initiale à l’œuvre aboutie.


Peinture

Ce que présentent mes toiles, c’est le mécanisme de la pensée ou du souvenir : ce qui se passe dans l’esprit à un instant donné, alors que les idées et les images se forment ou se dissolvent.

Comment ?
Je construis les toiles petit à petit, revenant sur le travail jusqu’à ce qu’émerge une sorte d’évidence. La peinture est un long travail fait d’éclairs de lucidité, d’hésitations, de remises en cause, de bonheurs, de désespoirs, de trouvailles, de doutes et de révélations qui aboutissent à l’instant merveilleux où l’on croit reconnaître une correspondance parfaite entre soi et ce qui est sur la toile.

Pourquoi ?
Si je peins, c’est pour extérioriser ce qui est à l’intérieur : ma propre pensée me donne souvent l’impression d’une mécanique folle. La représentation par la peinture de cette pensée et de son cheminement me permet de dénouer ce qui est lié et de voir clair dans la confusion.
La naissance d’une œuvre, c’est très souvent une image fugitive qui traverse l’esprit, la vision d’un agencement de couleurs et de formes qui surgit à l’improviste, d’une beauté qui me sidère sans que j’en connaisse la cause. Je ne peux m’empêcher de chercher à retrouver cette impression. Un peu comme un parfum oublié que l’on croit percevoir dans un souffle d’air et dont on cherche à retrouver le souvenir.
Il y a aussi bien souvent le dialogue d’une œuvre à l’autre, une piste entrevue dans une œuvre précédente que je veux développer dans une œuvre nouvelle. Particulièrement, ma pratique de l’art numérique depuis quelques années, m’ouvre de nouvelles voies pour la peinture : des idées découvertes ou des frustrations ressenties devant l’écran de l’ordinateur exacerbent mon désir de peindre.
Il y a aussi, bien sûr, la fascination qu’exercent les outils et les gestes de la peinture, la qualité de la toile, la texture de la peinture, le mélange des couleurs, le geste de la brosse sur le support, la fraîcheur du matin dans l’atelier, toutes ces choses matérielles qui sont la condition première de la peinture. Charles Giulioli / www.giulioli.com

D’autres œuvres numériques de Charles Giulioli sont actuellement visibles à Toulouse : au Zénith, à l’Oncopole, au CNES et à l’Hôtel-Dieu St-Jacques, qui présente quelques-unes de ses peintures sur toile dans le cadre de l’exposition "1914-1918".
 
Mis à jour le 5 juillet 2019