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"Une Action Publique éclatée. Production et institutionnalisation de l'action publique dans les secteurs de l'Eau potable et du Foncier (Bénin, Burkina Faso, Niger)" colloque du LEREPS

du 2 décembre 2014 au 4 décembre 2014

Manufacture des Tabacs

APPI : projet de recherche financé par l’ANR les Suds II (2011-2014) coordonné par Catherine Baron (IEP/LEREPS, Université Toulouse 1 Capitole)

Bon nombre de pays d’Afrique de l’Ouest s’inscrivent dans une dynamique d’action publique "pluri-acteurs multi-niveaux", marquée par une dépendance financière à l’aide, une multiplicité d’interventions d’acteurs peu coordonnés, une pluralité des normes et un foisonnement d’initiatives aux échelles locales tentant de pallier les carences des dispositifs étatiques.

L’objectif du projet de recherche ANR APPI, "Une action publique éclatée", est de comprendre comment, dans des pays africains dépendants de l’aide, se construit et se met en oeuvre l’action publique.
Il a pour cela mobilisé les concepts et méthodes issus de plusieurs courants d’analyse tels que les sciences politiques, la socio-anthropologie du développement et l’économie institutionnelle, avec un souci d’empirisme, de nombreuses études de cas ayant été réalisées.
Dans une logique de comparatisme de proximité, les travaux ont été menés sur trois pays voisins (Bénin, Burkina Faso, Niger) et deux secteurs différents, l’eau potable et le foncier rural. Ces deux secteurs ont été l’objet de processus de réformes au cours des deux dernières décennies, impulsés et/ou rendus possible par l’aide internationale. Ils relèvent d’histoires institutionnelles et de modes de régulations différents. Ils posent tous deux des enjeux politiques (en termes de politics et de polity) mais de nature différente.

Les résultats qui seront discutés dans ce colloque confirment l’existence d’une "sectorisation" de l’action publique, les réformes récentes s’insérant dans des histoires institutionnelles spécifiques et dans une différenciation progressive des interventions étatiques. Les liens entre modèles internationaux et réformes nationales sont directs dans le secteur de l’eau, où le passage de l’étatique au communautaire, puis à la délégation au secteur privé, a été quasiment simultané dans les trois pays, mais avec des interprétations des règles de mise en oeuvre qui peuvent s’avérer sensiblement différentes, voire des contournements de ces règles. Inversement, s’ils se situent aussi dans une problématique globale d’ajustement global/sectoriel, les processus de réforme foncière suivent des trajectoires très contrastées d’un pays à l’autre, tant en termes de chronologie et de processus que de choix politiques.

Cette recherche comparative permet ainsi de discuter les lectures trop mécanistes des processus de définition des politiques publiques. Elle met en avant des processus plus contingents, encastrés dans des histoires politiques et institutionnelles différentes, dans une sectorisation de l’action publique. Elle analyse le rôle des réseaux d’acteurs, traversant les frontières entre Etat, bailleurs de fonds, experts, société civile. Elle permet enfin de montrer comment des initiatives impulsées au niveau local peuvent influer, dans certains contextes et sous certaines conditions, sur l’élaboration des politiques.


Le colloque sera organisé de la façon suivante :
  • 1 journée 1/2 sera consacrée à la présentation des résultats de la recherche par les chercheurs impliqués dans APPI, avec une mise en perspective faite par de grands témoins.
  • 1 journée consistera en un dialogue entre chercheurs et praticiens, à partir d’une synthèse de la recherche et de la mise en débat d’un "guide à la réflexion" conçu par le GRET (ONG française).
Mis à jour le 15 octobre 2015