Le pluriel affiché dans ce titre manifestait déjà l'esprit d'ouverture qui anime toute démarche pluridisciplinaire. CIVILISATIONS reparaît aujourd'hui dans des conditions nouvelles, et ce cinquième numéro trouve son unité dans l'intention qui l'a fait naître : rendre un hommage amical à celui qui a créé le Département des Langues et Civilisations et l'a accompagné dans sa croissance.

A travers les quinze articles regroupés ici, ce sont différentes cultures et mentalités qui sont présentées, parfois à partir de perspectives peu courantes : l'institution militaire britannique est abordée du point de vue des femmes, plusieurs aspects du barreau anglais s'expliquent par le mode de formation des futurs avocats, le système judiciaire de la Grande Bretagne est examiné à partir des conséquences de la violence politique de l'IRA.

Le lecteur voyagera à travers l'espace et le temps, des Etats-Unis d'Amérique à la Catalogne et jusqu'au Kazakstan, et du quinzième au vingtième siècle le plus contemporain, avec ses douloureuses incertitudes en Irlande du Nord et en Algérie.

Le Pont du Gard sera revisité en compagnie de voyageurs anglais et américains des dix-huitième et dix-neuvièmes siècles, et l'émergence du concept de patrimoine architectural mondial sera analysée à travers l'oeuvre du pionner anglais William Morris.

Le lien trop peu reconnu qui existe entre langues, civilisations, histoire et pédagogie apparaîtra également à la lecture de plusieurs autres articles. Par la diversité des sujets abordés comme par celles des méthodes utilisées, ce volume se veut aussi le reflet de ce qu'un département de langues et civilisations peut apporter dans une université de sciences sociales : lieu de rencontre entre des cultures différentes, instrument de réflexion sur le sens de ces différences, invitation, même modeste, à l'accueil de celles)ci, dans un souci d'ouverture et de compréhension, cette "générosité de l'esprit" dont s'est souvent réclamé Jean Costa.