Il y a des façons simples et banales de traiter du rôle présent et futur de la justice. Il suffit d'analyser les tendances perceptibles depuis quelques dizaines d'années e tde supposer qu'elles vont se prolonger au cours de ce XXIe siècle qui constitue l'ambition et l'horizon de notre livre. En fait, il n'est aucune assurance que les évolutions actuelles s'accentuent et sans doute n'est-ce pas toujours souhaitable.
Parmi les nouvelles tendances que les auteurs de ce livre se son tattachés à analyser figure d'abord l'intrusion du juge dans des domaines de plus en plus nombreux et où, pendant longtemps, il n'avait guère osé s'aventurer. Il en va ainsi de la justice transitionnelle ainsi que de sa présence sur le terrain le plus politique qui soit, celui du maintien en fonction ou à l'inverse de l'éviction des plus hautes autorités de l'État. Ces nouvelles missions de la justice pourraient donner l'impression que les droits et les exigences traditionnellement considérés comme inséparables de la qualité de juge sont dépassés. Il n'en est rien et c'est même le principe contraire qui s'impose. C'est le cas de l'indépendance et de la responsabilité des magistrats. Il est enfin une dimension qui ouvre la voie à des nouvelles perspectives, il s'agit de la place reconnue à l'arbitrage et à la privatisation de la justice dont nous avons souhaité débusquer les causes et évaluer les conséquences.

 

Ouvrages précédents :

- Existe-t-il une culture juridique francophone ? (dir. Henry Roussillon, 2007).
- L'égalité des sexes dans le monde francophone (dir. Jean-Pierre Théron, 2009).
- Ecriture du droit (dir. Nguyen Ngoc Dien, 2014).