
Crée le 20 mars 2025
Atelier Critique Cinéma / Année 2024-2025
Lumière grésillante, musique tressaillante, silences révélateurs, le temps qui devient de plus en plus pressant… Oui, quand on regarde un film fincherien, on retient notre souffle. Panic Room n’est peut-être pas l'exemple parfait de ce style, mais il laisse tout de même une empreinte particulière sur le spectateur.
Dans un élégant quartier de New York, une mère et sa fille viennent d'emménager dans une grande demeure aux multiples fonctions. Après une journée épuisante, elles s’endorment enfin, la nuit déjà avancée. L’intrigue commence.
Trois cambrioleurs font alors leur entrée dans la maison. Ils s'installent toute la nuit dans cette grande maison new-yorkaise, qui cache, bien au chaud, des millions d’euros. Il faut préciser, par euphémisme, qu'ils n’ont pas la lumière à tous les étages. Ce détail, apparemment anodin, n’en est finalement pas un, car il déteint sur la première partie du film, qui contraste avec la tension et la gravité de la situation que Fincher tente d’imposer. Cela frôle presque la comédie malvenue.
En effet, alors que le réalisateur impose son génie magnanime avec une caméra chorégraphique, des silences pesants, un jeu de lumière pertinent et des couleurs sombres, qui permettent de se sentir impuissant et enfermé par cette situation, certains moments d’humour de Jared Leto ou le ridicule de l’homme cagoulé apportent une touche de comédie mélodramatique. Cela enlève un certain réalisme nécessaire à la crédibilité d'un cambriolage.
Pourtant, un personnage se distingue : celui qu’interprète Forest Whitaker. Le réalisateur se concentre sur la complexité de ce presque-héros. Issu d’un milieu populaire, il incarne un homme qui a besoin d’une somme d'argent conséquente pour sauver son fils, sans aucune volonté de tuer. Sa morale oscille constamment entre un gain d’argent presque vital et des valeurs comme l’empathie, l’éthique et la justice. C’est lui que l’on suit, en qui l’on place notre foi, pour compenser la folie de l’homme cagoulé prêt à tout.
Après la mort de Jared Leto, le film prend une tournure plus intéressante, plus pressante. Le spectateur se retrouve piégé dans cette chambre froide occupée par la mère et la fille. Panic Room est rythmé par des sentiments d’espoir : l’espoir que le voisin les libère, que le père intervienne, que les policiers repèrent la respiration haletante et le regard fuyant de Jodie Foster. Les images deviennent également plus sanglantes.
Le dénouement de ce huis clos est assez spectaculaire. Finalement, les projecteurs étouffent Forest Whitaker qui, malgré son geste altruiste, perd tout : l’argent et la liberté. Ici, il est sous-entendu que sans ce sentiment d’empathie et ce temps d’hésitation, Forest Whitaker aurait pu tout gagner. Mais il a préféré gagner la dignité.
Ainsi, minutieux et réfléchi jusque dans les moindres détails, Panic Room parvient à nous faire trembler, stresser, douter. Le grincement du plancher, les bruits de pas sourds : psychotements ou film qui devient réalité ? À regarder en toute sécurité.
Héloïse Toussaint
Dans un élégant quartier de New York, une mère et sa fille viennent d'emménager dans une grande demeure aux multiples fonctions. Après une journée épuisante, elles s’endorment enfin, la nuit déjà avancée. L’intrigue commence.
Trois cambrioleurs font alors leur entrée dans la maison. Ils s'installent toute la nuit dans cette grande maison new-yorkaise, qui cache, bien au chaud, des millions d’euros. Il faut préciser, par euphémisme, qu'ils n’ont pas la lumière à tous les étages. Ce détail, apparemment anodin, n’en est finalement pas un, car il déteint sur la première partie du film, qui contraste avec la tension et la gravité de la situation que Fincher tente d’imposer. Cela frôle presque la comédie malvenue.
En effet, alors que le réalisateur impose son génie magnanime avec une caméra chorégraphique, des silences pesants, un jeu de lumière pertinent et des couleurs sombres, qui permettent de se sentir impuissant et enfermé par cette situation, certains moments d’humour de Jared Leto ou le ridicule de l’homme cagoulé apportent une touche de comédie mélodramatique. Cela enlève un certain réalisme nécessaire à la crédibilité d'un cambriolage.
Pourtant, un personnage se distingue : celui qu’interprète Forest Whitaker. Le réalisateur se concentre sur la complexité de ce presque-héros. Issu d’un milieu populaire, il incarne un homme qui a besoin d’une somme d'argent conséquente pour sauver son fils, sans aucune volonté de tuer. Sa morale oscille constamment entre un gain d’argent presque vital et des valeurs comme l’empathie, l’éthique et la justice. C’est lui que l’on suit, en qui l’on place notre foi, pour compenser la folie de l’homme cagoulé prêt à tout.
Après la mort de Jared Leto, le film prend une tournure plus intéressante, plus pressante. Le spectateur se retrouve piégé dans cette chambre froide occupée par la mère et la fille. Panic Room est rythmé par des sentiments d’espoir : l’espoir que le voisin les libère, que le père intervienne, que les policiers repèrent la respiration haletante et le regard fuyant de Jodie Foster. Les images deviennent également plus sanglantes.
Le dénouement de ce huis clos est assez spectaculaire. Finalement, les projecteurs étouffent Forest Whitaker qui, malgré son geste altruiste, perd tout : l’argent et la liberté. Ici, il est sous-entendu que sans ce sentiment d’empathie et ce temps d’hésitation, Forest Whitaker aurait pu tout gagner. Mais il a préféré gagner la dignité.
Ainsi, minutieux et réfléchi jusque dans les moindres détails, Panic Room parvient à nous faire trembler, stresser, douter. Le grincement du plancher, les bruits de pas sourds : psychotements ou film qui devient réalité ? À regarder en toute sécurité.
Héloïse Toussaint