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Critique Les nerfs à vif, anonyme

Crée le 22 mars 2024
Les nerfs à vif, c’est le titre du film réalisé par Martin Scorsese en 1991 mais cela représente également l’état dans lequel vous vous trouverez à chaque instant pendant ces 128 minutes de projection. Ici le ton est donné dès le début, un prisonnier est libéré après avoir passé ses 14 dernières années sous les barreaux. C’est Max Cady, interprété par Robert De Niro, et il est bien déterminé à se venger contre son ancien avocat qui ne l’aurait pas défendu correctement. En effet son avocat jugeait insoutenable la violence des viols dont son client Max était accusé (à raison). L’avocat Sam Bowden et sa famille (femme et fille) vont alors dès à présent subir la vengeance orchestrée par cet ancien détenu. En effet Max Cady a attendu ce jour de libération dans un but, celui de rétablir sa propre justice et de manière diabolique. Il faut dire qu’il n’est plus le même qu’avant, il a passé des années à lire (lui l’ancien illettré) et à développer sa foi, cette connaissance se mêle avec son côté animal et totalement sauvage qui fait de lui un prédateur qui aura toujours un coup d’avance pour faire vivre l’enfer à cette famille américaine.

Nous sommes immergés au coeur de cette famille où tout ce qui semblait faire preuve de la parfaite réussite américaine s’effrite au fur et à mesure. Les failles de la famille pour ne pas être exhaustif sont nombreux : Sam a une maîtresse, sa femme et lui ne se comprennent plus et leur jeune adolescente reste considérée comme crédule et est infantilisée par ses parents. Ce sont autant de failles que le personnage de De Niro va pouvoir utiliser, en plus de menacer l’existence de cette famille il réussira à rentrer en séduction d’une certaine manière avec les deux femmes de la famille. Cette intrusion de Max Cady dans une famille des suburbs américaine permet de nuancer cette soi-disant réussite américaine où beaucoup de familles s’ennuient et ne communiquent pas entre elles. D’une autre part, c’est le milieu dans lequel évolue l’avocat qui est remis en question, la justice. Ici c’est le plus fort et le plus vicieux qui mène la danse et dans ce jeu la justice n’y peut rien. Cette institution semble ne pas assumer l’un de ses devoirs, protéger les citoyens des menaces car les protagonistes se rendent bien compte que la justice devra être rendue par eux-mêmes.

La tension est palpable tout le long du film tant les apparitions du bourreau de la famille sont percutantes et riches en conséquence. Les scènes sont intenses et trouvent leurs places dans des huit-clos. En effet les scènes de plus grandes tensions se déroulent dans la maison de la famille où les personnages sont vulnérables car Max Cady trouve toujours un moyen de parvenir à ses fins. Les scènes qui se déroulent en extérieurs le sont surtout dans des véhicules, à l’image d’une famille qui doit fuir en permanence. La scène finale qui se déroule dans un bateau est l’apothéose du film où les personnages sont enfin tous réunis et s’affrontent. Une fois la famille à sa merci Max Cady perd le contrôle et montre lui aussi ses failles, ce qui provoquera sa perte mais les dégâts causés à la bonne famille américaine seront permanents.