Critique Les nerfs à vif, Laura Cartraud
Crée le 22 mars 2024
Nerfs à vif de Martin Scorsese
Laura Cartraud
Imaginez une partition de musique, passant d’un calme allegro, à un crescendo fortissimo ; où les violons et les altos dissonent, tandis que les basses résonnent. Tout du long, les notes gravitent et sont suspendues dans l’air à chaque nouvelle mesure, laissant ainsi planer le doute quant à la suite du morceau. C’est exactement cette tension latente, que nous fait subir, à notre plus grand plaisir, Martin Scorsese dans Les Nerfs à Vif.
Cette oeuvre sur commande sortie en 1991 est un remake du film du même nom de John Lee Thompson. On y retrouve en tête d’affiche, Robert De Niro, Nick Nolte, Jessica Lange et Juliette Lewis, dans ce thriller psychologique, mêlant une angoisse hitchcockienne dès son générique. Les thèmes abordés sont ceux de la vengeance, de l’obsession et de la manipulation tant physiques, psychologiques que sexuelles, plongeant l’ensemble dans un climat malsain et glaçant, sur le fil de l’horreur.
L’intrigue se déroule dans la ville de New Essex, Max Cady, ancien taulard psychopathe, planifie sa vengeance contre Sam Bowdon, un avocat qui l’a représenté lors de sa condamnation pour viol, mais ne l’a pas sauvé de 14 années d’emprisonnement. Si Sam, sa femme Leigh et sa fille Danielle représentent le cliché parfait de la famille américaine, saine et stable, leurs liens familiaux se détériorent à la vitesse de l’éclair dès lors que le trio se retrouve pris au piège de ce violeur déchaîné, que rien n’arrêtera.
Les Nerfs à vif naviguent sur le fil du rasoir du manichéisme. Max Cady est publiquement irréprochable, mais intimement monstrueux. Cette dualité crée une tension narrative et un jeu subtil entre l'apparence et la réalité. L’anti-héros impressionne par sa surhumanité et dégoute par son inhumanité. En effet, d’un côté, il se distingue par son intelligence remarquable, sa capacité à construire un plan millimétré, lui permettant d’anticiper les faits et gestes de la famille Bowdon, et de l’autre sa force manipulatrice et démoniaque lui confère une aura surnaturelle déstabilisatrice.
Pourtant, si toute l’habileté de Scorsese en matière de suspense est réunie pour nous faire cauchemarder, le film reste fixé à une toile de fond comique. Les scènes loufoques s’accumulent : la scène de l’ours en peluche, la glissade de Sam sur le sang du policier, la mort irréelle de Max Cady, …, et les traits caricaturaux du violeur démoniaque sont à la limite du supportable, lui faisant terriblement perdre en crédibilité (garde-robe kitch, accent du sud exagéré, mimiques ridicules,…). Le cocasse prend le pas sur l’horreur. Nous ne savons plus sur quel pied danser : est-ce que cela sert le synopsis ou ne compromet-il pas l’histoire dans son entièreté ?
Cette oeuvre sur commande sortie en 1991 est un remake du film du même nom de John Lee Thompson. On y retrouve en tête d’affiche, Robert De Niro, Nick Nolte, Jessica Lange et Juliette Lewis, dans ce thriller psychologique, mêlant une angoisse hitchcockienne dès son générique. Les thèmes abordés sont ceux de la vengeance, de l’obsession et de la manipulation tant physiques, psychologiques que sexuelles, plongeant l’ensemble dans un climat malsain et glaçant, sur le fil de l’horreur.
L’intrigue se déroule dans la ville de New Essex, Max Cady, ancien taulard psychopathe, planifie sa vengeance contre Sam Bowdon, un avocat qui l’a représenté lors de sa condamnation pour viol, mais ne l’a pas sauvé de 14 années d’emprisonnement. Si Sam, sa femme Leigh et sa fille Danielle représentent le cliché parfait de la famille américaine, saine et stable, leurs liens familiaux se détériorent à la vitesse de l’éclair dès lors que le trio se retrouve pris au piège de ce violeur déchaîné, que rien n’arrêtera.
Les Nerfs à vif naviguent sur le fil du rasoir du manichéisme. Max Cady est publiquement irréprochable, mais intimement monstrueux. Cette dualité crée une tension narrative et un jeu subtil entre l'apparence et la réalité. L’anti-héros impressionne par sa surhumanité et dégoute par son inhumanité. En effet, d’un côté, il se distingue par son intelligence remarquable, sa capacité à construire un plan millimétré, lui permettant d’anticiper les faits et gestes de la famille Bowdon, et de l’autre sa force manipulatrice et démoniaque lui confère une aura surnaturelle déstabilisatrice.
Pourtant, si toute l’habileté de Scorsese en matière de suspense est réunie pour nous faire cauchemarder, le film reste fixé à une toile de fond comique. Les scènes loufoques s’accumulent : la scène de l’ours en peluche, la glissade de Sam sur le sang du policier, la mort irréelle de Max Cady, …, et les traits caricaturaux du violeur démoniaque sont à la limite du supportable, lui faisant terriblement perdre en crédibilité (garde-robe kitch, accent du sud exagéré, mimiques ridicules,…). Le cocasse prend le pas sur l’horreur. Nous ne savons plus sur quel pied danser : est-ce que cela sert le synopsis ou ne compromet-il pas l’histoire dans son entièreté ?
Laura Cartraud