Julien Bétaille intègre le conseil scientifique de l'ONG "Fondation pour la Nature et l’Homme"
le 8 mars 2024
Sa mission ? Au-delà des textes juridiques, Julien Bétaille analyse leur application sur le terrain, pour une vision humaniste de l’écologie. Interview.
Changement climatique, disparition de la biodiversité… Le droit de l’environnement est un instrument central de la lutte contre les crises climatiques et écologiques. Au-delà des textes, son application est un enjeu crucial. Le 7 mars 2024, Julien Bétaille, spécialiste du droit de l’environnement à l'IEJUC de la Faculté de Droit de l'Université Toulouse Capitole et membre junior de l’Institut universitaire de France (IUF), a intégré le conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’homme (FNH), une ONG indépendante qui oeuvre pour que les solutions écologiques deviennent la norme.
Pourquoi s'engager dans une ONG en tant que chercheur ?
J’ai toujours eu à cœur de contribuer aux débats de société sur l’environnement. La recherche juridique conduit à accumuler du savoir sur le droit et son application : cela est utile à des acteurs de la société civile telle que la Fondation pour la Nature et l’Homme. À l’heure où les questions environnementales sont de plus en plus clivantes, frisant même parfois la caricature, je crois que c’est très important d'alimenter la délibération démocratique.
En tant que chercheurs, on ne peut pas se contenter de discours incantatoires.
En quoi votre engagement diffère-t-il d'une démarche personnelle ?
Il ne s’agit pas d’un rôle d’activiste : le conseil scientifique est là pour apporter de la rationalité et aider la fondation à appuyer ses actions sur des savoirs solides. Il y a une volonté très forte de la fondation en ce sens, depuis longtemps, et c’est aussi ce qui fait sa singularité dans le paysage des ONG environnementales. À un niveau plus personnel, c’est une belle opportunité car le conseil scientifique de la fondation constitue un lieu unique d’échange interdisciplinaire, la plupart des disciplines scientifiques y sont représentées. Je sais que je vais beaucoup apprendre et que ces échanges vont aussi alimenter mes recherches.
Il est très important d'alimenter la délibération démocratique.
Quels aspects du droit de l’environnement méritent une mobilisation urgente ?
Depuis les années 70, le droit de l’environnement s’est largement développé et il s’est diffusé dans toutes les branches du droit. Aujourd’hui, face à l’aggravation des crises écologiques, il faut probablement dépasser les avancées symboliques et travailler plus sérieusement à une meilleure application de ce droit. Même si ce n’est pas la culture dominante en France, il est urgent de mieux évaluer les dispositifs existants. C’est sur cette base que l’on pourra identifier les besoins réels, soit d’amélioration de ce qui existe, soit en termes de création de nouvelles règles. En tant que chercheurs, on ne peut pas se contenter de discours incantatoires.
Sur quoi portent vos travaux de recherche à l’Université Toulouse Capitole ?
Je mets en œuvre un projet de recherche dans le cadre de l’Institut universitaire de France (IUF), qui porte sur ces questions d’évaluation de l’application du droit. J’achève bientôt sa première phase consacrée aux fondements épistémologiques de ce type de démarches : les contributions d’un colloque international organisé à Toulouse en juin 2023 seront bientôt publiées dans une revue internationale et plusieurs autres productions personnelles vont suivre.
Je prépare également la seconde phase de ce projet, plus opérationnelle. Il s’agira de travaux collectifs et interdisciplinaires (avec des biologistes de la conservation, des économistes, des informaticiens, etc.) dont l’objet est d’évaluer l’emprise du droit de l’environnement sur le réel et de tenter d’éclairer, "preuves" à l’appui, les raisons pour lesquelles celui-ci fonctionne ou non.
+ d'infos sur les recherches menées par Julien Bétaille (vidéo) :
L’Université Toulouse Capitole, phare de l'actualité
En prise avec les défis majeurs sociétaux actuels, l’Université Toulouse Capitole est spécialisée en droit, économie, gestion, science politique mais aussi administration, info-com et informatique.
Elle se classe parmi les 400 meilleures universités du monde, particulièrement en économie (19e et 1re française), selon le récent classement de Shanghai.
Le Conseil scientifique de la FNH
Unique dans le paysage des ONG environnementales, la Fondation pour la Nature et l’homme concentre une expertise pluridisciplinaire d’experts des sciences du vivant, du climat, mais aussi des sciences humaines et sociales. Son Conseil scientifique est présidé par François Gemenne, co-auteur du sixième rapport du GIEC.
Astrophysicien, agronome, climatologue, écotoxicologue, écologue, sociologue, psychologue, constitutionnaliste, économiste, chercheur en communication, avocate, historien, juriste, philosophe, mathématicien, géographe... Le conseil compte une trentaine de femmes et d’hommes de talent ! Leur mission : lever les blocages qui entravent la transition écologique, en apportant des réponses qui concilient les enjeux écologiques et les besoins humains.
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