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Le livre à l'ère du numérique. Colloque sous la Direction de Guillaume Sire et Karl-Henri Voizard

le 9 novembre 2021

9h - 18h
Manufacture des Tabacs
Amphithéâtre MI V - Isaac

Les rapports qui se nouent avec et autour du livre ont fortement évolué au cours des dernières décennies, notamment sous l'effet du numérique. Ce colloque réunit divers spécialistes des sciences humaines et sociales ainsi que des professionnels du secteur afin de nous éclairer sur les transformations en cours et les enjeux sous-jacents.

Présentation du colloque :

Les livres représentent assurément un objet d'étude complexe, vaste et – sans doute aussi quelque part – déroutant. L'apparition du format numérique aux côtés de celui de l'imprimé n'a rien arrangé à l'affaire : en dématérialisant le livre, il a considérablement renforcé l'émancipation du texte de son support classique tout en enrichissant l'activité de lecture par l'adjonction possible d'hyperliens, d'images, de vidéos ou de sons. Force est de constater par ailleurs que le livre numérique entretient avec l'environnement physique du lecteur un lien nettement plus fugace en ne jouissant d'aucune existence propre une fois l'écran éteint. Faut-il en conclure qu'une sorte de transition serait en cours entre le livre papier, qui est un objet, et le livre numérique, qui est un procédé ? Basculons-nous vers un « nouveau modèle »[1] ? Nous ne le pensons pas. Au moins parce que le livre, qu'il soit numérisé ou imprimé, procède du même idéal : la construction d'une mémoire collective et de savoirs communs. Les modalités pour l'atteindre ont changé, mais les fondements de son « état civil »[2] n’ont pas été renégociés. Il convient donc d'interpréter les différences entre les deux formats non pas sous l'angle de la rupture franche mais comme les signaux d'une évolution des rapports qui se nouent avec et autour du livre.

Trois types de rapport nous semblent coexister. D'abord, la société française entretient avec les livres une relation faite de pratiques tant spontanées qu'institutionnelles. À l'échelle individuelle ensuite, le lecteur se retrouve aux prises avec un support dont la spatialité a été préalablement configurée. Enfin, le marché du livre est le lieu d'échanges, de tensions et d'adaptations entre les agents économiques d'un secteur que les pouvoirs publics s'efforcent de réguler. La convocation de diverses disciplines des sciences humaines et sociales au cours de ce colloque (sociologie, économie, sciences de l'information et de la communication, droit privé et droit public, sciences politiques, histoire, psychologie, littérature…) doit pouvoir nous éclairer sur l'évolution de ces rapports tout en nous en apprenant sur l'époque et le contexte dans lesquels ils naissent, se développent et prennent sens. Combiner ce discours avec celui de professionnels du livre apparaît tout aussi indispensable afin que le regard de l'universitaire puisse être complété par des récits d'expérience concrets. Pour traiter au mieux notre sujet, le choix a été fait de sélectionner trois phases au cours desquelles des formes bien spécifiques d'interactions se produisent chaque fois, depuis l'écriture du livre jusqu'à sa prise en main par le lecteur. Cette approche chronologique ne doit toutefois pas faire oublier que les enjeux propres à chaque moment du livre sont intégrés tout au long de la chaîne par la très grande majorité de ses acteurs.
 

[1] Benhamou, F., « Le livre va-t-il lui aussi basculer dans un nouveau modèle ? », Nectart, 2015/n°1, vol. 1, p. 148-154.

[2] Febvre L., Martin H.-J., L’apparition du livre, 1999, Paris, Albin Michel, 598 p.
 

  •  Retransmission en direct le 9 novembre sur ce lien 
  • Pour assister en présentiel au colloque, inscription en ligne obligatoire :
 
Personnes hors UT1, UT2 et UT3 40€. Paiement par CB, (les inscriptions sont closes)

Personnes UT1, UT2 et UT3 GRATUIT, (les inscriptions sont closes)

 
 

 
  • IMPORTANT :
Les doctorants doivent procéder à une double inscription à la fois sur ADUM et sur le site du centre de recherche via le formulaire ci dessus.
L'inscription ADUM est nécessaire pour la validation des heures au titre de la formation continue des doctorants mais ne constitue pas une inscription à la manifestation.

Mis à jour le 3 octobre 2022