Critique Pas de printemps pour Marnie, Estelle Gorce
Crée le 22 mars 2024
Dans « Pas de printemps pour Marnie », Hitchcock nous emmène à la découverte de Marnie, interprétée par Tippi Hendren, une jeune-femme hors-la-loi que le spectateur a du mal à cerner dés le début. Alors qu’auprès de la gente masculine elle parait imperturbable et sans attache, c’est aux côtés de sa mère que l’on se rend compte de la fragilité de cette femme, alors encore qu’une enfant. Il faut croire que sous cette carapace, cette femme pleine d’assurance se révèle être la victime d’un trauma dont on ne connait l’origine. Tout au long du film, Hitchcock ne cesse de semer des indices à travers cette enquête psychologique. En effet, c’est à plusieurs reprises que l’écran s’entache de rouge, ce qui pourrait s’apparenter au sang comme au danger. Ces détails confèrent au film un réel contraste avec le ton des scènes généralement neutre, tout comme les tenues de Marnie. Si le spectateur ne parvient pas toujours à comprendre ces signaux, Mark, interprété par Sean Connery, saura les réceptionner. Comme beaucoup d’hommes autour de Marnie, Mark éprouve directement un fort intérêt pour elle. Cependant, contrairement à la gente masculine ordinaire, Mark va aller au-delà des apparences de cette superbe femme, en essayant de la comprendre en tant qu’humaine. C’est ainsi que commence l’épopée psychologique de Marnie, avec pour thérapeute improvisé, Mark. Il est alors très difficle de décoder la relation de Mark et Marnie : avons-nous affaire à une réelle histoire d’amour ou bien à l’obsession d’un médecin pour sa patiente ? Le comportement parfois limite de Mark fait pencher pour la seconde option. Le visionnage de ce film presque soixante ans après sa création, concrétise le fait que la réalité de l’époque n’est plus celle d’aujourd’hui. Hitchcock portrait un homme d’une fascination sans limite prenant le dessus sur une femme fragile. Actuellement, faire un film où un homme charismatique par le simple fait d’offrir un cheval à une femme et lui faire du chantage pour combler son ennui serait mal vu. Ainsi, « Pas de printemps pour Marnie » pourrait tomber dans la désuétude, il faut donc le visionner avec du recul.
Outre cela, d’un point de vue esthétique il est assez fascinant de voir l’attention que porte le réalisateur à toutes les ouvertures. Marnie étant ne l’oublions pas une brigande, de nombreuses scènes s’intéressent aux ouvertures de coffres fort, de tiroirs et de portes en tout genre. Cet intérêt pour le détail peut faire écho avec un réalisateur plus contemporain, Wes Anderson. Toujours du côté stylistique, il est intéressant de voir l’évolution de Marnie à travers son apparence, et notamment à travers ses cheveux. Dans la première scène, elle figure au loin sur le quai d’une gare, la chevelure noire réglisse. On comprend très rapidement que sa coupe n’est qu’une façade lorsqu’elle fait disparaitre la coloration dans sa salle de bain à l’abris des regards. Ensuite, Marnie sera toujours tirée à quatre épingles, synonyme de l’image de la personne lisse et sans attache qu’elle souhaite se donner.
Ce n’est qu’à la fin du film, lors du dénouement de ses traumas qu’on découvre la vraie Marnie : une femme qui se laisse pleurer, emparée par ses émotions, les cheveux détachés et libres. Dans « Pas de printemps pour Marnie », Hitchcock montre alors une image datée de la femme à l’aube des débuts de la psychologie féminine mais dont le goût pour les détails ne perdent pas de son esthétisme.
Estelle Gorce
Outre cela, d’un point de vue esthétique il est assez fascinant de voir l’attention que porte le réalisateur à toutes les ouvertures. Marnie étant ne l’oublions pas une brigande, de nombreuses scènes s’intéressent aux ouvertures de coffres fort, de tiroirs et de portes en tout genre. Cet intérêt pour le détail peut faire écho avec un réalisateur plus contemporain, Wes Anderson. Toujours du côté stylistique, il est intéressant de voir l’évolution de Marnie à travers son apparence, et notamment à travers ses cheveux. Dans la première scène, elle figure au loin sur le quai d’une gare, la chevelure noire réglisse. On comprend très rapidement que sa coupe n’est qu’une façade lorsqu’elle fait disparaitre la coloration dans sa salle de bain à l’abris des regards. Ensuite, Marnie sera toujours tirée à quatre épingles, synonyme de l’image de la personne lisse et sans attache qu’elle souhaite se donner.
Ce n’est qu’à la fin du film, lors du dénouement de ses traumas qu’on découvre la vraie Marnie : une femme qui se laisse pleurer, emparée par ses émotions, les cheveux détachés et libres. Dans « Pas de printemps pour Marnie », Hitchcock montre alors une image datée de la femme à l’aube des débuts de la psychologie féminine mais dont le goût pour les détails ne perdent pas de son esthétisme.
Estelle Gorce