Reprise 2014 du ballet instantanéiste en deux actes conçu en 1924 par Francis Picabia sur une musique d’Erik Satie et chorégraphié par Jean Börling.

Ce spectacle reconstitué avec l’aide d’une spécialiste de Picabia, Carole Boulbès et d’un historien Christophe Wavelet, nous offre une juxtaposition d’effets volontairement dérisoires, éclairages ultraviolents et intermittents, gags scéniques sans consistance, ambiance music-hall, messieurs en haut de forme, jeunes gens pommadés et gominés qui bondissent dans les rangs du public, le tout sans lien. Les danseurs, eux, semblent s’être bien réjouis de cette farce sûrement plus précise et complexe qu’il n’y paraît, de ce carnaval où on ne sait qui se moque de qui.

CORPS DE BALLET – Choérgréphie de Noé Soulier
Durée : environ 30 mn, 17 danseurs

Dans Corps de ballet, Noé Soulier utilise le vocabulaire du ballet classique pour faire apparaître son organisation interne. Il s’appuie sur différentes analyses qu’il déploie spatialement et temporellement. En s’insérant dans les interstices, il déjoue nos attentes et capture ce qui se situe habituellement hors champs : la manière dont les danseurs abordent le mouvement, l’intimité des contacts dans les pas de deux, les liens structuraux entre les pas, ou encore la frontière entre le geste signifiant de la pantomime et la phrase de mouvement abstrait, pour nous livrer une jolie pièce, tout en fraîcheur.

SOUNDDANCE – Chorégraphie de Merce Cunningham
Durée : 17 min, 10 danseurs

Sounddance pourrait être considéré comme la pièce de Merce Cunningham la plus appréciée du public et de la critique. Il crée une œuvre qui s'oppose à l'uniformité et l'unisson du ballet, une pièce rapide et énergique, un chaos organisé. Les mouvements des pieds et du torse dans Sounddance sont très complexes et le tempo canalise l'ensemble du groupe.

La scène, divisée en son milieu par un somptueux rideau doré, participe à la chorégraphie pour nous donner l'impression d'un espace observé au microscope. Les danseurs entrent, comme projetés par le rideau, et à la fin, disparaissent, comme avalés, aspirés dans un tunnel.

Le musicien et compositeur David Tudor a créé une partition puissante et rythmée pour Sounddance. Il apporte l'accompagnement parfait à l'exubérance et au dynamisme de la chorégraphie de Merce Cunningham.