"Panic Room", Critique de Raphaël Ben-Saad
Crée le 19 mars 2025
Atelier Critique cinéma (initiation) / 1er semestre 2024-2025
Dans Panic Room, David Fincher nous plonge au cœur d’un huis clos où une mère et sa fille sont piégées dans une pièce de sécurité, face à des cambrioleurs prêts à tout. Ce thriller, se distingue par la maîtrise cinématographique de Fincher, qui transforme une situation somme toute banale en une séquence de tension extrême, mêlant technique et émotion. Le film raconte l’histoire de Meg Altman incarnée par Jodie Foster et de sa fille Sarah (Kristen Stewart), qui emménagent dans une maison de Manhattan équipée d’une "panic room". Leur première nuit dans cette maison prend un tournant dramatique lorsqu’un trio de cambrioleurs s’introduit, ignorant que les deux femmes se sont réfugiées dans la fameuse pièce sécurisée.
Dès les premières minutes, Fincher nous immerge dans un film oppressant. Les mouvements de caméra fluides, notamment un plan séquence dans le début du 2ème acte qui traverse les murs de la maison, nous enfermant littéralement dans ce décor confiné. Ce huis clos s’accompagne d’une photographie assez sombre qui accentuent l’aspect claustrophobique du récit. Chaque cadre semble conçu pour étouffer le spectateur, le plaçant dans la même situation de panique que les personnages.
Ce qui fait la force de Panic Room, c’est sa capacité à diffuser une tension omniprésente sans jamais tomber dans l’excès. Le film repose sur un équilibre entre les scènes d’action brutales et des moments de calme angoissant. Fincher utilise assez bien les silences et les bruits anodins (des pas, des respirations, des grincements), qui deviennent presque aussi oppressants que la bande son d’Howard Shore. Chaque bruit peut trahir la présence des personnages ou signaler une menace imminente.
Les antagonistes, en particulier Burnham incarné par Whitaker ajoutent une bonne nuance. Son personnage est loin du stéréotype de la brute sans cœur, ce qui enrichit le film de différences morales et d’un dilemme : jusqu’où est-on prêt à aller pour obtenir ce que l’on veut ? C’est ce qui sera illustré avec Junior et Raoul dans une sorte d’inspiration du bon, de la brute et du truand.
Sur le plan narratif, le film reste simple mais efficace. L’histoire se déroule quasiment en temps réel, sans flashbacks, ce qui accentue l’immersion et le sentiment d’urgence. Le diabète de Sarah renforce cette sensation de course contre la montre. Malgré tout, je trouve que la fin possède quelques défauts, notamment la chute de Raoul suite à un coup de massue qui ne l’a pas empêcher de se relever, ou même la dernière séquence où Meg et sa fille parle de devoir acheter un nouvel appartement et qui selon moi n’exploite pas assez les conséquences psychologiques de ce cambriolage.
Panic Room est un film bien exécuté, pas aussi impactant que Seven ou Fight Club du même réal mais mérite d’être vu pour son atmosphère visuel et sonore, ainsi que pour les performances marquantes de ses acteurs. Malgré cela, La volonté de donner une résolution morale, tout en recourant à des schémas narratifs classiques (les policiers qui interviennent à la toute fin), prive le film d’une conclusion plus originale et puissante.
Raphaël Ben-Saad
Dès les premières minutes, Fincher nous immerge dans un film oppressant. Les mouvements de caméra fluides, notamment un plan séquence dans le début du 2ème acte qui traverse les murs de la maison, nous enfermant littéralement dans ce décor confiné. Ce huis clos s’accompagne d’une photographie assez sombre qui accentuent l’aspect claustrophobique du récit. Chaque cadre semble conçu pour étouffer le spectateur, le plaçant dans la même situation de panique que les personnages.
Ce qui fait la force de Panic Room, c’est sa capacité à diffuser une tension omniprésente sans jamais tomber dans l’excès. Le film repose sur un équilibre entre les scènes d’action brutales et des moments de calme angoissant. Fincher utilise assez bien les silences et les bruits anodins (des pas, des respirations, des grincements), qui deviennent presque aussi oppressants que la bande son d’Howard Shore. Chaque bruit peut trahir la présence des personnages ou signaler une menace imminente.
Les antagonistes, en particulier Burnham incarné par Whitaker ajoutent une bonne nuance. Son personnage est loin du stéréotype de la brute sans cœur, ce qui enrichit le film de différences morales et d’un dilemme : jusqu’où est-on prêt à aller pour obtenir ce que l’on veut ? C’est ce qui sera illustré avec Junior et Raoul dans une sorte d’inspiration du bon, de la brute et du truand.
Sur le plan narratif, le film reste simple mais efficace. L’histoire se déroule quasiment en temps réel, sans flashbacks, ce qui accentue l’immersion et le sentiment d’urgence. Le diabète de Sarah renforce cette sensation de course contre la montre. Malgré tout, je trouve que la fin possède quelques défauts, notamment la chute de Raoul suite à un coup de massue qui ne l’a pas empêcher de se relever, ou même la dernière séquence où Meg et sa fille parle de devoir acheter un nouvel appartement et qui selon moi n’exploite pas assez les conséquences psychologiques de ce cambriolage.
Panic Room est un film bien exécuté, pas aussi impactant que Seven ou Fight Club du même réal mais mérite d’être vu pour son atmosphère visuel et sonore, ainsi que pour les performances marquantes de ses acteurs. Malgré cela, La volonté de donner une résolution morale, tout en recourant à des schémas narratifs classiques (les policiers qui interviennent à la toute fin), prive le film d’une conclusion plus originale et puissante.
Raphaël Ben-Saad