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"Les idées politiques à Toulouse à la veille de la réforme.Recherches autour de l'oeuvre de Guillaume Benoît (1455-1516) - N°7/2003" Collection par Patrick ARABEYRE
le 5 février 2003
Site de la Manufacture bureau MA003, 21 Allée de Brienne, 31000 TOULOUSE
L'Oeuvre singulière de Guillaume Benoît (1455-1516), canoniste formé à l'université de Toulouse, témoigne de l'enseignement qu'il dispensa à l'université de Cahors sous le règne de Charles VIII avant d'être nommé conseiller aux parlements de Bordeaux (1499) et de Toulouse (1503).
Pendant seize ans, il enseigna la  décrétale Raynutus, dont le commentaire, terminé vers 1492-1493 est  l'oeuvre de sa vie, publiée pour la première fois en 1523 et rééditée  jusqu'en 1611.
Tour de force sans égal : Guillaume Benoît a réussi à comprendre, dans un gros in-folio de  plus de 450 feuillets destiné au seul commentaire des onze premières  lignes d'une décrétale qui traite des successions testamentaires et des  substitutions, un triple et vaste exposé de droit canon, de droit romain  et de " droit du royaume ". C'est dire combien l'intérêt de la Repetitio  réside surtout dans les digressions dont elle est émaillée : elles  portent tout à la fois sur la succession au royaume de France, la nature  du pouvoir royal et les relations du roi et de l'Eglise. 
Ainsi, par  l'ampleur de son information, l'oeuvre donne une occasion unique de  dresser un état des lieux du mouvement des idées politiques à Toulouse à  la veille de la Réforme.
La royauté française y est exaltée et  théorisée en fonction d'une pensée qu'on ne peut qualifier que  d'absolutiste. Face à elle pourtant, la communauté existe, mais le  dialogue politique s'engage seulement entre le roi et le pays de  Languedoc. La province a ses privilèges, reconnus par une véritable  union mystique. 
Le roi est absolu mais il est lié par les contrats qu'il  a conclus : cette articulation se fait autour d'un parti pris qui est  celui du discours parlementaire. S'agissant des relations du roi et de  l'Eglise, Benoît, prenant acte de l'intervention croissante du pouvoir  royal dans les affaires ecclésiastiques, donne une interprétation  nouvelle de la Pragmatique Sanction de Bourges (1438) qui en pervertit  profondément le contenu. Cette attitude se comprend dans la perspective  du Concordat de Bologne (1516) dont Benoît, à sa manière, discourt déjà.
En somme, la lecture de la Repetitio  révèle la pensée d'un maître de l'Université, et donc un peu de ce qui  se disait du roi ou du pape, de la loi ou de la coutume là où étaient  formés les futurs cadres de l'Eglise, de l'Etat ou des provinces ; la  pensée aussi d'un représentant de l'élite dirigeante du temps, fidèle  reflet, à bien des égards, de la communis opinio des milieux parlementaires sur la question du pouvoir.
Patrick  Arabeyre, archiviste-paléographe, docteur en droit (histoire du droit),  est chargé de recherche au CNRS auprès de l'UMR 5605 (" Centre  Georges-Chevrier, Ordre et désordre dans l'histoire des sociétés ",  Dijon). Spécialiste des doctrines juridico-politiques françaises de la  fin du Moyen Age et du début de la Renaissance (idées politiques des  juristes français de la période 1450-1550), il s'est plus  particulièrement intéressé aux juristes méridionaux de la période  (Bernard de Rosier, Guillaume Benoît, Jean Montaigne, etc.), auxquels il  a consacré de nombreux articles et communications.
Prix de vente : 40 Euros
Références : ISBN 2-909628-87-6, ISSN : 1276-3837
Source : Format 16 x 24, 585 pages
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