L'Université dans le temps : L'époque contemporaine

Une institution pérenne

De la fondation à l'époque médiévale Du XIVème siècle à la révolution L'époque contemporaine Les dernières décennies


L'époque contemporaine :

Outre l'Observatoire de Toulouse, l'école vétérinaire et l'observatoire du Pic du Midi hérités du XIXe siècle, les facultés de Toulouse donnent naissance au début du XXe siècle à un certain nombre d'instituts (de chimie, d'électrotechnique et de mécanique appliquée ainsi qu'un institut agricole, qui deviendront peu à peu,des écoles et attestent désormais la vocation scientifique de l'enseignement supérieur à Toulouse.
Les autres disciplines se diversifient aussi avec pour la médecine un certain nombre d'instituts et centres régionaux dont l'exemplaire Centre pilote de réanimation et de secours mobile d'urgence (1964). Les sciences humaines et sociales créent elles aussi leurs instituts dont l'Institut d'études politiques (1949).

Sciences Po Toulouse (IEP) et bassin Arsenal 2
Sciences Po Toulouse (IEP) et bassin Arsenal 2 - Sciences Po Toulouse (IEP) et bassin Arsenal 2

Des chaires supplémentaires se créent progressivement. On choisit aussi parmi les meilleurs étudiants pour les nommer maîtres de conférences, chargés de cours, maître assistants et assistants aux statuts divers.On arrive ainsi à un total de 122 personnes dans l'enseignement supérieur à Toulouse en 1910 et de 175 personnes en 1950. Vingt personnes constituent alors le personnel administratif dont un secrétaire pour le droit et les lettres et un autre en sciences et médecine. Les procédures de recrutement par concours, local d'abord puis national vont progressivement se généraliser.
Deux professeurs de droit toulousains occupent des postes de hauts fonctionnaires : Constans (1767 1830) fut plusieurs fois ministre de l'intérieur et Poubelle préfet de police. A l'opposé et selon un clivage que l'on retrouvera plus tard, les professeurs de lettres sont plutôt de l'autre bord. Parmi eux, Jean Jaurès (1859-1914) enseigne quelques années à la faculté des lettres.
Certains professeurs de ces diciplines s'illustrent dans leur pratique professionnelle. Nous citerons pour le droit civil, César Bru, le Doyen Marty et le Doyen Boyer en histoire du droit, le Doyen Hauriou et Achille Mestre en droit public . Le recteur Dottin ancien professeur d'anglais fait construire la première cité universitaire, encourage la mise en place du sercice des oeuvres universitaires et définit le futur site de Rangueil.


Peinture Gabriel MARTY, ancien doyen
Peinture Gabriel MARTY, ancien doyen - Peinture Gabriel MARTY, ancien doyen
Statue Achille Mestre
Statue Achille Mestre - Statue Achille Mestre
Statue Maurice Hauriou
Statue Maurice Hauriou - Statue Maurice Hauriou

Le nombre des inscrits est à peu près stable pendant tout le XIXe siècle ; la faculté de droit reste la seconde de France avec près de cinq cent étudiants. Jusqu'à la fin du XIXe siècle les étudiants de lettres et de sciences sont peu nombreux car les formations professionnelles sont préparées par l'Ecole Normale Supérieure pour l'enseignement ou par les instituts et écoles d'ingénieurs. La politique scolaire de la IIIe République viendra faciliter le recrutement des professeurs du secondaire ; le dévelopement de l'industrie fournira aussi des débouchés aux scientifiques.

Vue aérienne, Arsenal
Vue aérienne, Arsenal - Vue aérienne, Arsenal
Vers 1950, on compte près de 7500 étudiants dont 2100 juristes. En 1968, les effectifs explosent : la faculté de droit et de sciences économiques créée en 1970 compte 4600 étudiants sans compter les inscrits dans les divers instituts. Mais et ce pour la première fois, ce sont les autres disciplines qui vont dominer avec 5600 étudiants en médecine et pharmacie, 8300 en sciences et 9500 pour la seule faculté de lettres.

 La pédagogie évolue lentement ; devant un tel afflux d'étudiants la tradition des cours publics disparaît définitivement vers 1955. Avec les maîtres assistants et les assistants, les travaux pratiques se développent ; cependant les moyens restent limités. Entre 1960 et 1968 la situation s'aggrave : les amphithéâtres sont surpeuplés, les cours retransmis par circuit fermé de télévision ; les laboratoires sont trop rares et les bibliothèques prises d'assaut.
En même temps que le nombre d'étudiants s'accroît, les facultés se déplacent : en 1837, la médecine s'était déplacée le long des Allées Jules Guesde, pour rallier à partir de 1968 avec la faculté des sciences, le site de Rangueil où se dessine un pôle scientifique. La faculté des lettres d'abord logée dans un lycée de la ville puis rue de Rémusat rejoint la faculté de droit rue Lautmann pour s'installer dans le nouveau quartier du Mirail en 1968, après les événements, selon un projet datant de 1965. Seuls les juristes n'envisagent pas de quitter la rue Lautmann, l'expansion nécessaire se faisant autour d'elle. Cet éparpillement ne résoudra pas tout.
 

Manifestation mai 68, histoire
Manifestation mai 68, histoire - Manifestation mai 68, histoire
Mai 68, c'est d'abord 30 000 étudiants à Toulouse, soit dans certaines filières 0,4 m2 par étudiant au lieu des 4 m2 réglementaires. La première manifestation à Toulouse a lieu à l'Amphi Marsan de la faculté des lettres le 23 avril. Le 25 avril une assemblée générale est prévue. Autorisée puis interdite elle provoque l'intervention des CRS. Le 17 mai l'assemblée des enseignants et des délégués des étudiants de la faculté des lettres élit un comité de gestion tripartite. Les juristes et les médecins, peu perméables aux mouvements de grève, se préoccupent de la réforme de leurs études. Le 30 Mai le Général de Gaulle fait son discours. Les événements jugulés, le 7 novembre 1968, l'Assemblée nationale adopte à l'unanimité la loi Edgar Faure, loi d'orientation qui s'efforce de faire la synthèse des idées du moment : cela débouche sur les Unités d'Enseignement et de Recherche regroupées au sein de centres universitaires pluridisciplinaires, gérés par différents conseils composés d'enseignants, de chercheurs, d'étudiants et de personnels administratifs. La faculté de droit et sciences économiques rassemble tous ses instituts pour devenir Université des sciences sociales, Toulouse 1 au mois de novembre, la médecine et les sciences deviennent Université Paul Sabatier, les lettres, Université de Toulouse le Mirail du nom de leur récente implantation, tandis que les écoles nationales supérieures se rassemblent au sein de l'Institut National Polytechnique de Toulouse.

Occupation d'un amphi, mai 68, histoire
Occupation d'un amphi, mai 68, histoire - Occupation d'un amphi, mai 68, histoire