L'Université dans le temps : Du XIVème siècle à la Révolution
Les temps modernes
Une institution pérenne
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Les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles voient peu de bouleversements dans l'organisation de l'Université de Toulouse : Une quatrième faculté, la faculté de médecine est enfin reconnue et sort du giron de la faculté des arts. Par contre à l'extérieur de l'Université apparaissent des institutions à la fois concurrentes et complémentaires :
Ce sont d'abord les collèges dont le fameux collège de l'Esquile apparu en 1551 sur ordre d'Henri II, qui fait perdre à la faculté des arts son monopole de propédeutique, ainsi que le collège jésuite sis à l'hôtel de Bernuy, qui existait auparavant mais dont l'influence grandissante concurrence dangereusement la faculté de théologie.
Ce sont aussi les sociétés savantes comme la très fameuse Académie des Jeux Floraux mais aussi l'Académie de peinture et surtout l'Académie des sciences, qui met en place un cours de botanique pour les étudiants en pharmacie.
De plus, en 1761 le roi crée une école de chirurgie dotée de six enseignants.
Par une mainmise progressive amorcée dès 1470, le Parlement de Toulouse entame un long processus de laïcisation : sous Louis XIV les effectifs enseignants seront notablement augmentés ; de même en 1679 le roi impose aux diverses facultés juridiques un enseignement de droit français forçant ainsi une évolution peu souhaitée alors. Les procédures de recrutement des enseignants s'alourdissent. C'est l'époque du départ regretté de Cujas (1522, 1590), commentateur éclairé du droit romain, avant la fin des épreuves du concours de recrutement dont les résultats n'allaient être connus que deux ans plus tard ! Deux savants s'illustreront en dehors du système universitaire : Il s'agit de Raymond de Maignan que Louis XIV nommera président de l'Académie française et de Pierre de Fermat (1601-1665), magistrat au parlement de Toulouse et mathématicien, auteur d'un théorème dont il a fallu attendre 1993-1994 pour le démontrer.
Les effectifs étudiants augmentent de façon notoire au cours du XVIe siècle pour se stabiliser ensuite, phénomène à mettre en relation avec la crise démographique et qui suit le cours des fluctuations économiques. Au milieu du XVIIIe siècle les juristes représentent plus de la moitié du total et près des deux-tiers des étudiants à la veille de la Révolution. En revanche les médecins sont toujours aussi peu nombreux souffrant du rayonnement de la faculté de Montpellier et le nombre des théologiens diminue.
Les étudiants viennent surtout des diocèses voisins mais aussi de Provence, d'Espagne et du Portugal. Les échauffourées sont nombreuses, non exemptes de violence selon ce qu'il faut bien qualifier de tradition étudiante, sachant que la répression s'abat en priorité sur les protestants.
Au cours du XVIe siècle, le Parlement de Toulouse construit trois amphithéâtres à l'intention des juristes sur un site qui est encore aujourd'hui celui de l'Université Toulouse 1 Sciences Sociales, dans l'actuelle Rue Lautmann.
Malgré quelques évolutions inévitables, l'Université de Toulouse reste conservatrice. La Révolution se chargera de tout bouleverser.
La Révolution et l'Empire :
Les facultés, supprimées par la Convention (Décret du 15 septembre 1793) sont remplacées par l'institut Paganel, - du nom d'un représentant du peuple - , institut pluridisciplinaire qui emploie des enseignants de l'Ancien Régime et qui laissera place sous le Directoire à l'Ecole centrale, modèle appliqué au plan national. Seule la faculté de médecine gardera son indépendance, reliquat paradoxal de l'institut Paganel.
Rien de plus étranger à Napoléon que ce libéralisme et cette confusion.Il fonde l'Université impériale sur une stucture hiérarchique et pyramidale qui demeurera inchangée et vilipendée jusqu'en 1968 ! Cinq facultés seront progressivement mises en place : L'Ecole de droit, future faculté, est créée à Toulouse en 1804 pour les fonctionnaires et les gens de justice. La théologie sera réservée au clergé (1809), et la médecine aux professions de santé (1808). Les deux dernières sont dévolues à l'enseignement secondaire avec pour dominante les lettres et les sciences (1809 à 1810). La faculté de théologie disparaîtra en 1843.
Un recteur est nommé par le ministre à la tête de chaque Académie ainsi qu'un doyen par faculté, qui sera élu plus tard par un conseil composé de professeurs titulaires.