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Portrait de Dhruv Jain, doctorant à Toulouse School of Economics, spécialiste des enjeux économiques des pays en développement
Après un premier master en économie réalisé en Inde, Dhruv Jain travaille comme consultant à la Banque mondiale, une expérience qui renforcera sa conviction : pour contribuer pleinement à la résolution des grands défis économiques, il lui faut approfondir ses connaissances et ses méthodes de recherche.
En 2019, il choisit donc TSE parmi d’autres universités prestigieuses. « TSE offrait une scolarité gratuite, ce qui était un atout majeur. Mais surtout, c’est la meilleure école d’économie en Europe dans mon domaine, l’organisation industrielle et le développement », explique-t-il. Le jeune homme originaire de New Delhi intègre alors le Master 2 « Economic Theory and Econometrics », puis se lance dans un doctorat.
Une thèse à fort impact politique
Menée sous la co-direction d’Emmanuelle Auriol, de Matteo Bobba et d’Olivier De Groote, sa thèse, qu’il soutiendra en octobre 2025, analyse l’impact des politiques économiques en Inde, en s’intéressant à trois enjeux clés : l’adoption de la TVA entre 2003 et 2008 qui a accru la productivité des entreprises de 10 % ; la démonétisation de 2016 qui a fait augmenter les abandons scolaires dans le privé, révélant des contraintes de crédit ; enfin, une méta-analyse des effets des infrastructures (transports, énergie et numérique) sur le développement (production, emploi, inégalités, éducation, etc.).
Pour le doctorant, la recherche en économie doit avoir un impact réel. Cette approche appliquée est au cœur de sa démarche, nourrie par son expérience à la Banque mondiale, où il a pu observer l’importance des politiques publiques sur le terrain. Dhruv Jain utilise des méthodes empiriques avancées, qui combinent économétrie et analyse de données pour proposer des solutions concrètes.
À la Banque mondiale, j’ai travaillé sur des problèmes très contemporains et de haute importance pour les gouvernements. Avoir un impact direct sur les politiques publiques est très gratifiant.
Ses recherches, menées en collaboration avec des experts internationaux, comme Stéphane Straub (ancien professeur à TSE et actuel chef économiste à la Banque mondiale), reflètent cette volonté d’allier rigueur académique et utilité sociale.
L’enseignement, une expérience formatrice
Assistant d’enseignement à TSE pendant quatre ans, Dhruv Jain a dispensé des cours exigeants comme « Program Evaluation » et « Applied Econometrics ». « J’ai beaucoup apprécié l’enseignement, même si ce n’était pas les cours les plus populaires ! », confie-t-il. Cette expérience lui a permis de développer des compétences pédagogiques, mais aussi de renforcer sa maîtrise des méthodes qu’il utilise dans sa recherche.
Pendant son doctorat, le jeune économiste a aussi apprécié la vie au laboratoire. Il souligne l’importance des échanges informels avec ses collègues doctorants. « Partager un bureau, discuter de nos recherches, mais aussi des hauts et des bas du doctorat, c’est précieux ».
Retour vers la Banque mondiale ou nouveau départ ?
À l’aube de sa soutenance, Dhruv Jain se projette déjà vers l’après-thèse. Il candidate à des postes dans des banques centrales, des institutions internationales et des cabinets de conseil économique. Ses destinations privilégiées ? Londres, Bruxelles, Paris ou Singapour, mais aussi Washington D.C. si une opportunité se présente à la Banque mondiale. Son objectif est clair : voir ses recommandations se traduire en actions. La Banque mondiale offre cette possibilité, avec une diversité de missions et de pays d’intervention.
Conseils aux futurs doctorants
Pour Dhruv Jain, la clé d’un doctorat réussi réside dans la clarté des motivations : « C’est un long engagement, presque six ans. Sans objectif précis, il est facile de se décourager ». Il recommande aussi d’acquérir une expérience professionnelle avant la thèse, surtout pour ceux qui visent le secteur privé. « Mon passage à la Banque mondiale m’a beaucoup apporté. Pour quelqu’un qui n’a fait que des études, entrer sur le marché du travail privé peut être plus difficile. »