Dans le cadre de la 23e édition de Cinespaña, qui se tenait du 5 au 14 octobre, l'Université Toulouse Capitole proposait une projection-débat autour du film La Mano invisible de David Macián.

Le film narre l’histoire d’un entrepôt industriel où se joue un étrange spectacle, celui du travail. Onze professionnels de différents secteurs réalisent leurs tâches quotidiennes. Face à eux, un public les observe depuis l’obscurité, comme juge de leurs moindres faits et gestes. Ce premier long métrage reproduit un microcosme de la société salariale qui laisse entrevoir la pyramide sociale qui lui est propre. Il renvoie ainsi le spectateur à son aliénation au travail et à sa relation l’Autre.

Les étudiants d'Hypokhâgne option Etudes Cinématographiques du Lycée Saint-Sernin participent depuis plusieurs années à la  projection annuelles organisée à L'université Capitole dans le cadre du Festival Cinespaña. Grâce à leur enseignante Marie-Hélène Meaux, ils ont l'occasion d'échanger avec des réalisateurs, des professeurs et d'autres étudiants au sujet de films récents et souvent passionnants, comme cette année autour de La Mano Invisible. Les étudiants Anouk Riedinger, Chloé Delos et Pauline Marsico se sont prêtés à l'exercice périlleux de la critique, pour notre plus grand plaisir.

Voici des extraits de leurs visions :

"Le système du travail déshumanisé et ses conditions sont dénoncées par le réalisateur, qui met en scène un groupe de personnes recrutées par une mystérieuse entreprise pour jouer leur propre rôle. Les travailleurs vont devoir exécuter une tâche quotidienne dans un grand entrepôt industriel devant un public invisible. Cela engendre une certaine frustration de voir les personnages s’agiter pour ensuite détruire le produit de leur travail, comme si ce qu’ils faisaient n’avait aucun but. Mais cela est aussi une métaphore de la vie des travailleurs : ils effectuent les tâches qu’on leur impose sans vraiment savoir pourquoi. L’inévitable arrive : une révolte éclate, conséquence d’une colère et d’une incompréhension grandissantes. Elle est libératrice, après tant de temps ils osent enfin dire non." Anouk Riedinger [Lire l'intégralité de la critique]

"Avec un subtil alliage de fictionnel et de documentaire retranscrit par des scènes d'action entrecoupées de scènes d'interview, ce film nous propose une représentation qui a la particularité d'être une représentation de l'individualité. Chaque personnage baigne dans sa propre lumière, dans sa propre sonorité, dans son propre monde, plongé dans la frénésie dévorante de sa tâche." Chloé Delos [Lire l'intégralité de la critique]

"David Macian réussit brillement à nous faire ressentir le mal-être des travailleurs. Avec ce film engagé, il dénonce habilement et artistiquement un problème sociétal bien trop présent et laisse les spectateurs troublés et soucieux. Qu’il ait été apprécié ou non, il est indéniable que ce film pousse à se questionner sur la façon dont nous percevons le travail." Pauline Marsico [Lire l'intégralité de la critique]