EXIT ABOVE
Un spectacle d’Anne Teresa De Keersmaeker
En quelques mots : #trajectoire #musiqueetdanse #aprèslatempête #humanité
Tout semble déjà écrit dans cette scénographie à vue qui accueille l’installation des spectateurs : des motifs en cercles ou en formes géométriques dessinent le sol façon floor pattern, comme pour accueillir cette fameuse marche que seule la chorégraphe sait transformer en danse ; une fine bâche de plastique posée devant un ventilateur annonce la tempête promise dans le titre du spectacle. Nous voilà confortés. Et pourtant ! Rarement une pièce d’Anne Teresa de Keersmaeker n’aura suscité autant la surprise, dans le cadre habituel qu’elle se fixe elle-même – et qu’elle nous fixe – d’un travail autour de la marche et de la relation danse-musique. Ici, c’est dans le mouvement-même qu’elle renouvelle sa recherche, puisant dans d’infinies possibilités déposées par un groupe incroyable de jeunes danseurs. Mais c’est également dans la recherche d’un sens profond qu’elle conduit notre regard, proposant une pièce à haute résonance dans le contexte écologique, politique et social.
Exulter avant la fin
Les textes, de l’introduction saisissante de Walter Benjamin aux chansons magnifiquement interprétées par Meskerem Mees, constituent un appui très signifiant sur lequel la chorégraphe fait évoluer son humanité. Lorsque les treize danseurs s’arrêtent pour planter leurs yeux dans les nôtres, impossible de regarder ailleurs, même si tout brûle. Leur danse est d’une étrange limpidité, tant elle rassemble les traces d’un monde en mouvement, notre monde. Les bras du voguing se fondent dans des jeux de jambes très samba, ou pantsula, ou dans une house dance sautillante où s’insèrent des slide jazzy. Tout communique et circule, ensemble, dans des solos, des duos, ou de grands tourbillons qui occupent savamment l’espace. Si de grandes images persistent, tels cette tornade, ce porté funèbre, cette révolte à petits feux ou cette fumée asphyxiante qui font immédiatement sens, la chorégraphe ose les ruptures, les moments de silence, les grimaces, le vomi… Mais les corps finissent par exulter, possédés par la musique de Jean-Marie Aerts et la guitare de Carlos Garbin.
Source : Nathlie Yoket, La Terrasse
Crédit photo : © Anne Van Aerschot
HORAIRES ET TARIFS
Places à tarifs réduits pour les étudiants et les personnels du campus UT Capitole
Le jeudi 10 octobre à 21h au ThéâtredelaCité
Consultez les modalités de réservation et de paiement sur l'intranet.
ATTENTION : fermeture de la billetterie 3 jours avant la date du spectacle ! Le nombre de place étant limité, il est fortement conseillé de réserver avant la date de fermeture !