L'opération DUPORTAL et le 1% artistique

Le 1% artistique, qu'est-ce que c'est ?


Créé en 1951, le « 1% artistique » est une procédure spécifique de commande publique d’œuvre d’art. Elle soumet les maîtres d’ouvrage publics à réserver 1% du coût des travaux de l’opération immobilière à la commande ou l’acquisition d’une œuvre d’art contemporaine intégrée au projet architectural.

D’abord limité aux bâtiments du ministère de l’Éducation nationale, ce dispositif a été élargi et s’impose aujourd’hui à la plupart des constructions publiques de l’État et à celles des collectivités territoriales.

Cette mesure sert à promouvoir la création artistique et à sensibiliser le public à l’art.

Le 1% artistique s’est progressivement ouvert à l’ensemble des formes d’expression dans le domaine des arts visuels, peinture et sculpture mais aussi vidéo, design, graphisme, ainsi qu’à la création sonore, la création paysagère…

Plus d'informations sur le 1% artistique


Le 1% artistique et l'Université Toulouse Capitole

La mise en œuvre du 1% artistique dans le cadre du projet DUPORTAL


Un comité artistique a été créé, composé d’un représentant de l’Université Toulouse Capitole, d’un représentant des utilisateurs du bâtiment, du maître d’œuvre, d’un représentant de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et de 3 personnalités qualifiées dans le domaine des arts.

Ce comité a notamment été chargé de l’élaboration du programme de la commande publique, de l’examen des candidatures, du choix des artistes sélectionnés et du vote du projet lauréat : 34 candidatures ont été réceptionnées, 4 artistes ont été admis à présenter un projet artistique, et une œuvre a été retenue.

La proposition artistique retenue : PALIMPSESTES, sculptures imaginées par Delphine RENAULT et Suzy LELIEVRE, artistes auteurs

Extraits du dossier des artistes :

« UN PARALLÈLE ENTRE LES STRATES TEMPORELLES ET LA PENTE

PALIMPSESTES
PALIMPSESTES - Crédit : Delphine RENAULT et Suzy LELIEVRE
Notre projet s’est construit en observant les strates temporelles du terrain et les diverses formes révélées par les fouilles archéologiques. Ainsi l’arsenal militaire -avec ses ateliers- y était installé de 1790 à 1970. Des apports de terre pour aménager le jardin des Chartreux recouvraient des compositions de bâti médiéval le long du rempart Duportal.

La légère pente du terrain est également une caractéristique sur laquelle notre projet s’est fondé. Au fil de nos recherches, nous avons remarqué plusieurs tentatives d’aplanissement du sol à différentes époques pour utiliser au mieux l’espace. C’est par cette volonté de faire page blanche que nous comparons l’usage de ce site au fil du temps à celui d’un palimpseste. Aujourd’hui, le parti-pris des architectes est de composer un parvis végétal en pente rythmé par des paliers successifs.

En dialogue avec ce geste, notre proposition met en relation les différents niveaux du terrain avec les profondeurs de strates de fouilles archéologiques pour inviter à une déambulation dans un espace-temps.
 
DES FORMES EMBLÉMATIQUES MISES EN VOLUME


Nous avons choisi, en tant que repère visuel d’une époque, trois formes architecturales emblématiques du site :

  • la tour quadrangulaire de rempart devenu pigeonnier lors de l’existence d’un quartier médiéval (forme enfouie du 13e-14e siècle),
  • le cloître du jardin des Chartreux (forme visible datant du 17e siècle et rénovée en 2019),
  • les ateliers de l’arsenal militaire (site en activité dès 1790 et démonté vers 1970).

Redessinées, nous les avons ensuite extrudées en volume en choisissant un rapport d’échelle et une matérialité commune. Le passage au volume nous a permis de définir un jeu graphique d’assemblage et d’appareillage.

UNE TRAVERSÉE TEMPORELLE PAR LA BRIQUE


Dans la continuité du parti-pris architectural du bâtiment Duportal et du contexte du bâti patrimonial toulousain, nous avons choisi de réaliser ces sculptures en briques.

Notre projet reprend aussi la couleur classique rouge/orangé des briques du rempart qui se rejoue sur les futurs cheminements de la pente en béton.

Nous avons sélectionné ce matériau également pour sa capacité à être appareillé de différentes manières, ce qui nous a permis de rejouer des formes graphiques en passant en volume. Libérés des contraintes structurantes, les calepinages des sculptures mélangent des compositions classiques avec des jeux visuels de perspective.
 
DES SCULPTURES QUI CRÉENT DES PARCOURS DANS LE JARDIN

Semi-enterrés dans la pente végétale, les sculptures émergent du site dans des orientations diverses selon les déplacements de l’usager. Selon les points de vue, les formes apparaissent plates ou en volume. L’usager est invité à tourner autour et à s’y installer. Intégrées dans le jardin en suivant sa composition, les sculptures prennent place sur différents paliers proposant des parcours rythmés par des temps de contemplation et de déambulation.

Cet ensemble de trois sculptures propose aussi bien des repères visuels pour des rendez-vous dans le jardin de l’Université que des formes à s’approprier pour écrire ensemble un récit collectif propre à cette nouvelle page d’Histoire. Adressé à tous, PALIMPSESTES invite les usagers à la découverte des strates archéologiques du site et à l’imaginaire. »

En savoir plus sur Delphine RENAULT et Suzy LELIEVRE

Démarrage de la réalisation des œuvres : printemps 2024 (date prévisionnelle)