- Recherche,
Umberto Grandi, professeur à UT Capitole et témoin expert durant le procès fictif des réseaux sociaux
le 2 juin 2025
En quoi l’art des algorithmes peut nous aider à mieux comprendre et réguler l’interaction entre réseaux sociaux et démocratie ? Umberto Grandi, enseignant-chercheur à l’Université Toulouse Capitole et lauréat d’une bourse ERC Synergy, a témoigné à ce sujet lors d’un événement de culture scientifique organisé par le Quai des Savoirs à Toulouse.
Fort de son expertise dans le domaine des pratiques démocratiques, Umberto Grandi a participé le 27 mars 2025 au « Tribunal des réseaux sociaux ». Organisé au Quai des Savoirs, cet événement avait pour but d’interroger le positionnement des réseaux sociaux vis-à-vis de la démocratie.
Lors de cet événement ouvert au grand public, l’enseignant-chercheur de la Faculté d’informatique d’UT Capitole et membre de l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT – CNRS, Toulouse INP, UT), a occupé le rôle de témoin. Il s’est alors exprimé en conclusion du débat, avant la plaidoirie de l’avocat de la défense qui, comme lors d’un réel procès judiciaire, conclut la phase de débats et précède le rendu du délibéré.
Lors de cet événement ouvert au grand public, l’enseignant-chercheur de la Faculté d’informatique d’UT Capitole et membre de l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT – CNRS, Toulouse INP, UT), a occupé le rôle de témoin. Il s’est alors exprimé en conclusion du débat, avant la plaidoirie de l’avocat de la défense qui, comme lors d’un réel procès judiciaire, conclut la phase de débats et précède le rendu du délibéré.
Les algorithmes n’ont plus de secret pour Umberto Grandi
Depuis plus de dix ans, Umberto Grandi étudie et conçoit des algorithmes qui permettent à des groupes de prendre des décisions dans le cadre d’un processus démocratique. L’objectif : mieux comprendre comment les outils numériques participent à ces questionnements collectifs, voire les « influencent ».
Les outils numériques contribuent d’ores et déjà à de nombreux bouleversements démocratiques. Parmi les exemples marquants figurent les Printemps arabes, dont l’ampleur ainsi que l’écho ont été notamment permis par l’usage massif des réseaux sociaux numériques.
À l’avenir, des algorithmes d’intelligence artificielle pourront même être largement intégrés à ces mécanismes décisionnels et il est donc primordial d’analyser scientifiquement l’impact de ces innovations digitales sur un corpus de processus démocratiques, à savoir : les processus participatifs et les assemblées citoyennes.
Six ans pour mieux comprendre les innovations en démocratie digitale
Pour mieux appréhender les mécanismes qui sont au cœur de cette « démocratie digitale », il est important d’ouvrir les perspectives au-delà du seul cas français. Pour cette raison, un collectif de chercheurs européens – composé de scientifiques issus d’universités aux Pays-Bas, en Finlande et en France – a élaboré un projet scientifique nommé Advancing Digital Democratic Innovation (ADDI).
Financé à hauteur de 9,8 millions d’euros sur une durée de six ans par la Commission européenne (bourse ERC Synergy), ce projet scientifique international a pour objectif de proposer des nouvelles façons de débattre entre citoyennes et citoyens, notamment en ligne. Basée sur des expérimentations précédemment menées au Chili par César Hidalgo, enseignant-chercheur à la Toulouse School of Economics d’UT Capitole, ainsi qu’au Brésil et en France pendant les élections présidentielles (C. Hidalgo & U. Grandi), cette recherche aura pour but d’affiner les méthodes de cartographie des processus démocratiques.
L’informatique est un espace de liberté, et avec cet esprit nous allons inventer de nouvelles formes d’interaction démocratique et les tester sur le terrain grâce à cette équipe multidisciplinaire !
Umberto Grandi
Des outils pour mieux débattre en ligne
Afin de ne pas être pollué par le prisme des réseaux sociaux numériques, ce projet scientifique centrera son analyse sur les conventions citoyennes, récemment mobilisées en France lors de la Convention citoyenne pour le climat (2020) et la Convention citoyenne sur la fin de vie (2023). Cet outil démocratique permet à un échantillon de citoyens et citoyennes représentatifs de la population d’un pays ou d’une région d’exprimer leurs opinions, de débattre et de contribuer à élaborer des solutions concrètes à des enjeux qui affectent leur vie quotidienne.
En s’intéressant notamment aux conventions citoyennes, les chercheurs du projet ADDI souhaitent interroger leur résistance face aux fake news, leur influence sur le grand public et leur capacité à mobiliser des outils digitaux, voire même l’intelligence artificielle. L’objectif final consiste à proposer des outils concrets qui permettraient d’optimiser les débats démocratiques et les délibérations, à la fois en ligne et en présentiel.
Mis à jour le 2 juin 2025