Vous êtes ici : Accueil > Université > Présentation > Histoire

Raymond Leygue

Crée le 19 janvier 2018
Né en 1887 à Muret, cet inconnu des fastes académiques a son nom gravé sur le monument aux morts de la faculté de droit de Toulouse, et sa page ouverte dans le Livre d'or de la faculté.
Etudiant de la faculté en 1907-1908, il est ensuite appelé au service militaire les deux années suivantes. Il quitte alors la Métropole une fois les obligations militaires satisfaites.
Mort au champ d'honneur, il est l'un des premiers tués de 1914-1918. Mais son champ d'honneur à lui est si loin de la Ligne bleue des Vosges.
Commis des services civils de l'Afrique Equatoriale Française, il est tombé les armes à la main le 22 août 1914 à M'Birou, avec 16 autres "Européens"-il y a par exemple des Portugais qui travaillent dans le commerce , et une dizaine de tirailleurs indigènes.
En face, d'autres "Européens" non désignés ainsi: des Allemands, eux aussi appuyés par leurs supplétifs locaux. La nouvelle de l'ouverture des hostilités à peine connue vers le 15 août et officiellement le 19, la frontière entre le Deutsche Kamerun dessiné par les accords de 1911 et le Congo des Français s'anime, donne corps à ce conflit exporté depuis les lointaines Métropoles. Une opération rapide est montée du côté français (20 août), à partir du poste de Djaka. Raymond Leygue avait pris l'initiative de faire creuser un fossé autour des cases du poste, précaution utile.
Le poste de M'Birou, sur la rivière Sangha et à l'extrême sud du Kamerun, va être investi et submergé par les "Européens". Prévenus, les Allemands se retirent pour mieux revenir. Le retour se fait pour eux en bateau à vapeur, un détachement débarqué à terre, un autre embarqué sur le fleuve.
Les "Européens" d'en face sont submergés. Seize sont tués, dont Raymond Leygue, et plus d'une dizaine de gardes locaux. Leurs noms sont gravés sur un monument élevé en 1915 à leur mémoire par la famille de l'un des "Européens" abattu.
Cent ans plus tard, le monument que la végétation et les intempéries menaçaient de faire disparaître a été complètement restauré, et inauguré au cours d'une cérémonie conjointe par le ministre congolais de la Défense, et les ambassadeurs de France et d'Allemagne en août 2014. Mémoire et réconciliation.
Sources : Mission Archives de l'université
5Z3 : fiche d'étudiant
Livre d'or de la faculté de droit

Photo
Photo