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Portrait d'Alexandre Chazelle, doctorant en droit de l'espace et des activités spatiales

le 1 mars 2024

Doctorant à UT Capitole, Alexandre Chazelle étudie l’évolution du droit de l’espace et des activités spatiales face aux défis de la nouvelle course à l’espace et du « New Space ». Ce passionné de numérique et d’intelligence artificielle a été récompensé pour la conception du jeu vidéo « Bureaucratère » lors de la Scientific Game Jam 2023.

Diplômé du Master 2 Droit du numérique, des médias et de la communication, Alexandre Chazelle réalise, au sein de l'Institut du Droit de l'Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication (IDETCOM) de la Faculté de Droit et Science Politique et de la chaire Sirius, une thèse cofinancée par le CNES sur « Le droit de la lune et de l’espace extra-atmosphérique à l’heure des accords Artémis ».
 

Un sujet de thèse sur la notion juridique de mini-traité


En troisième année de thèse, Alexandre Chazelle analyse le lien entre les besoins juridiques des activités spatiales et les ambitions politiques des États. « Tout l’objet de ma recherche est de comprendre non pas trop le droit de l’espace mais les accords Artemis, qui sont un objet juridique peu connu », explique-t-il. Ces accords peuvent être qualifiés de mini-traité. L'objectif du doctorant est de démontrer par l’analogie qu’ils sont transposables à d’autres secteurs, comme la défense, l’environnement ou encore l’IA.
Il existe une tension entre les besoins de l'industrie spatiale et ce que permet le droit de l’espace.
 

En contrat avec le CNES


Dirigé par les professeurs Lucien Rapp et Clémentine Bories, Alexandre Chazelle est aussi en contrat avec le CNES. Il bénéficie ainsi d'un accompagnement et d'un financement, véritables atouts pour sa recherche. Le doctorant a pu participer par exemple au Congrès international d’astronautique (IAC) à Bakou en octobre 2023, une expérience qui lui a permis de confronter ses hypothèses auprès des industriels et des agences spatiales. « Le droit de l'espace est très technique, il est important d'aller discuter avec les ingénieurs. Nous faisons de la recherche fondamentale avec l'objectif qu'elle puisse rapidement être utilisée par les industriels », précise-t-il.
Être doctorant pour le CNES ouvre de nombreuses portes. C’est une très bonne carte de visite, y compris à l’international.
 

"Bureaucratère", un jeu de simulation de ressources dans un cadre rétro-futuriste


Convaincu de l’importance de la vulgarisation scientifique, le doctorant a contribué, lors de la première Scientific Game Jam de Toulouse, à la création d’un jeu vidéo avec une équipe composée de deux développeurs, deux graphistes, une game designeuse et un compositeur. Conçu en 48 heures et accessible gratuitement en ligne, le jeu "Bureaucratère" a obtenu le Grand Prix "Espace" du CNES. Il permet aux joueurs d'incarner l’administrateur d’une base lunaire auquel est présentée une série de dilemmes juridiques. « Nous avons dû, à la fin de cet événement, expliquer le caractère coutumier des normes de lutte contre les débris spatiaux à des enfants de 8 ans ! La science n’est pas uniquement une question de labo, c’est aussi une question de vivant », témoigne-t-il.
   
 

Un doctorant engagé dans le milieu associatif et universitaire


Très impliqué, ce grand curieux est aussi membre fondateur de l’Association des jeunes chercheurs en droit spatial (AJCDS). Créée il y a un an, l'association organise de nombreux événements, comme le colloque "La conquête de l'espace par le droit : tendances et perspectives", en février.

Élu au conseil des Facultés (collège B) et au conseil de la Recherche, section discipline, de l’Université Toulouse Capitole, mais aussi rattaché au doyen comme assesseur aux affaires doctorales, Alexandre Chazelle est très investi dans la vie universitaire. Il s'implique également au sein de l'IDETCOM : « Le laboratoire donne de la place aux doctorants, nous pouvons proposer librement des idées pour améliorer la vie collective ».
 

Des perspectives professionnelles dans le secteur public et privé


Habitué à donner des cours auprès des étudiants d'UT Capitole, notamment ceux du Master Droit international et comparé (MADIC) et du Master MINTEC, Alexandre Chazelle se verrait bien poursuivre sa carrière dans l'enseignement et la recherche au sein de notre université et de la chaire Sirius. Mais le doctorant ne ferme pas la porte pour autant au secteur privé. Travailler comme consultant juridique ou attaché politique dans une organisation comme le CNES, l'EUSPA (EU Agency for the Space Programme) ou l'ESA (European Space Agendcy), serait aussi une très belle perspective.

Le doctorat est un terrain d’envol pour viser beaucoup plus haut. La recherche apporte une capacité à l’autonomie et apprend à aborder seul des questions extrêmement complexes.


 
Mis à jour le 28 mars 2024