Depuis l'avènement de la télévision dans les années 50, la vidéo a traversé de nombreuses révolutions technologiques (et commerciales) avant de céder à l'ère du tout-numérique que nous connaissons aujourd'hui. En 1971, lorsque se crée le Service Audiovisuel, le bâtiment de l'Arsenal est encore tout neuf et l'Université Toulouse 1 Sciences Sociales dispose de 6 amphithéâtres sonorisés et d'un laboratoire de langues 24 cabines.

L'amphithéatre A est alors équipé d'un téléprojecteur Eidophor type EP21. Véritable ancêtre du vidéoprojecteur, cet appareil de près de 2 mètres de haut pouvait projeter une image vidéo, en noir et blanc bien sûr, à près de 100 m. Conçu à l'origine en 1943, ce modèle amélioré de 1962 fonctionnait avec un arc électrique au xenon et un système de refroidissement à l'eau distillée. La NASA utilisait 5 modèles équivalents dans son simulateur d'atterrissage lunaire !

Des magnétophones UHER 4000 Report équipaient certaines salles de langues dès 1973. Ces appareils allemands, conçus à l'origine pour le grand public, offraient une qualité de prise de son tout à fait honorable pour un prix largement plus abordable que les magnétophones professionnels type NAGRA . Sur cette photo d'époque, un technicien du service audiovisuel s'exerce à la délicate manipulation d'un bouton rotatif avec la main droite tandis que son collègue lui lit la notice d'utilisation en allemand / japonais.

Le design futuristico-kitch des enceintes de la société Elipson était pourtant le fruit de longues études acoustiques. La société, aujourd'hui encore, est spécialisée dans les enceintes haut de gamme et a beaucoup oeuvré dans la sonorisation de lieux publics et d'évènements. Chaque enceinte était travaillée en fonction du lieu à sonoriser, ce qui a donné un très grand nombre de modèles et une trentaine de brevets déposés depuis 1938. Après le chateau de Versailles en 1953, l'église Santa Maria Garetti de Rome en 1955 ou les JO de Grenoble en 1968,  c'est la cabine enseignant du laboratoire de langue UT Capitole qui bénéficia de cette technologie avec une enceinte Elipson 60s16. Ce modèle, conçue dans les années 50,  fait partie de la série des enceintes "conque" dont le principe est de concentrer et restituer l'energie acoustique du haut-parleur grâce à une partie réflecteur. L'enceinte servira  jusqu'au début des années 80 comme le montre cette photo où le chef de service vérifie que placé derrière avec le casque sur les oreilles, effectivement, on entend rien.

 

En 1976, les systèmes à cassette ne sont pas encore pleinement lancés (les industriels sont en pleine guerre des formats) et les magnétoscopes fonctionnent encore beaucoup avec des bobines de bande magnétique comme les Sony AV 3670 qui furent les premiers appareils de diffusion vidéo noir & blanc à être installés dans les salles de langues et utilisés pour le montage vidéo. Sur cette photo de l'ancienne régie du service audiovisuel, le chef de service vérifie que l'écran éteint et les yeux fermés, effectivement, on n'y voit rien.

 

La caméra SONY AVC-3250CE était une référence en vidéo institutionnelle. Surmontée d'un imposant viseur 4 pouces, cette caméra noir & blanc de 1974 s'équipait d'objectifs interchangeables entièrement manuels. Deux de ces caméras équipaient le studio de tournage qui se trouvaint alors au bureau AR231 comme le montre cette photo d'époque où quelque temps plus tard, l'équipe à enfin compris que l'ombre qui gachait les prises de vue etait due au projecteur placé derrière les opérateurs.

 

En 1984, le service audiovisuel est équipé d'un banc de montage U-matic, format très répandu en milieu institutionnel. La régie se composait d'un lecteur JVC CP5550E et d'un enregistreur JVC CR-8250E commandés par une remote RM-86U. Le format fonctionne sur des imposantes cassettes à bande 3/4 de pouce. Plus tard, le DV s'imposera largement en production institutionnelle voire professionnelle ainsi qu'en grand public.

Plus qu'une référence, un légende ! Le SONY_VO-6800PS était un enregistreur U-Matic incontournable sur les tournages institutionnels. Le service audiovisuel utilisait l'appareil couplé à une caméra Sony DXC-3000,  formant ainsi une unité de tournage portable d'une vingtaine de kilos. Sur notre photo l'opérateur filme les plantes vertes pendant que son collègue, mais néanmoins chef, le retient par l'épaule afin qu'il ne tombe pas.